Entrepreneuriat : comment les associations étudiantes forgent l'esprit startup ?

16 mars 2017

5min

Entrepreneuriat : comment les associations étudiantes forgent l'esprit startup ?
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Effet de mode ou vraie tendance de fond, la culture startup est partout. Dans les médias, sur les réseaux sociaux, dans les livres et…. dans les grandes écoles ! S’il y a quelques années les étudiants étaient en majorité attirés par les grands groupes, ils sont de plus en plus nombreux à se tourner vers l’entrepreneuriat. Et les établissements supérieurs l’ont bien compris ! Incubateurs (exemple : NUMA), cours de création d’entreprise, Masters spécialisés, chaires… la culture startup infuse petit-à-petit tout l’environnement éducatif des grandes écoles de commerce et d’ingénieurs.

Un phénomène particulièrement marquant ? La manière dont les étudiants réagissent à cette tendance et s’impliquent fortement au sein de leurs écoles. Au-delà des programmes, les associations étudiantes tournées autour des startups et de l’entrepreneuriat fleurissent depuis quelques années. Mais comment fonctionnent-elles réellement et qu’en retirent les étudiants pour la suite de leur parcours ?

Nous avons suivi Léa Jehl Le Manceau, étudiante à Kedge Business School et Responsable Partenariats de l’association ACCEDE Provence Entrepreneurs. Elle raconte son implication et ce qu’elle en retire. Des experts travaillant en startup, donnent en fin d’article leur avis sur ce genre d’expérience et les atouts qu’ils apportent à un CV.

Le boom des associations étudiantes tournées vers les startups et l’entrepreneuriat

Si certaines écoles sont particulièrement en avance sur ces sujets, d’autres débutent tout juste. À l’EMLYON, le premier programme académique en entrepreneuriat a vu le jour en… 1984 ! Ces dernières années a été créé l’IDEA entre EMLYON et Centrale Lyon : un programme d’Innovation, Design, Entrepreneurship & Arts, qui a aussi permis de lancer Smart Up entre les deux écoles, une des premières associations entrepreneuriale !

En plus des classiques BDE, BDS, BDA… ce type d’association s’est alors petit-à-petit développé dans toutes les grandes écoles, pour permettre aux étudiants de se confronter très tôt à la culture startup et de travailler sur des projets concrets. Total Edhec Entreprendre (1er concours de startups organisé par des étudiants en France), Start’HEC, Declic Entreprendre (Neoma Rouen), Jeunes Pousses (Assas), We start (Sciences Po Paris), Start’in (Sorbonne), Startup Nest (Centrale Marseille), Inside (EM Normandie) pour n’en citer que quelques unes. Des groupements inter-écoles se sont même créés comme le Mash Up, une asso qui organise des événements autour de l’entrepreneuriat pour les étudiants, ou encore Genius, qui regroupe des étudiants de 9 écoles (dont MINES Paris Tech, Supéléc, Paris 6 ou Ponts et Chaussées).

Des membres de l’association ACCEDE PROVENCE de Kedge  Business School, après un Startup Meeting

Que font ces associations ? Workshops, Startup Night, Hackathons, séries de conférences, ateliers thématiques… leur mandat est rythmé par de nombreux projets et événements sur des problématiques liées aux startups. À Kedge Business School par exemple, l’association ACCEDE organise chaque année Le Phare, un des plus importants événements autour de l’entrepreneuriat en France ! Rencontre…

Témoignage : la vie dans l’une des plus grandes asso’ de France

Léa Jehl Le Manceau, 21 ans, est étudiante en Master 1 à Kedge Marseille et aussi Responsable Partenariats à ACCEDE Provence (Association de Conseil en Création d’Entreprise pour le Développement de l’Emploi). Créée en 1998, cette association est aujourd’hui un acteur fort du tissu entrepreneurial marseillais et a pour but de dynamiser la création d’entreprises sur le pourtour méditerranéen à travers deux volets :

  • Un volet conseil, à travers la réalisation d’études de marché et de business plans à tarifs préférentiels pour les étudiants, les demandeurs d’emploi et les TPE/PME.
  • Un volet événementiel, à travers l’organisation de soirées Networking, concours de Pitch et de l’événement Le Phare : 1er Concours Euro-méditerranéen de création d’entreprises, «Le Phare». Celui-ci se déroule chaque année en avril (prochaine édition : le 19 avril 2017) : au-delà du concours qui permet aux 5 gagnants de se repartir la dotation de 50 000€, c’est une journée dédiée à l’entrepreneuriat avec des ateliers et conférences thématiques ouverts à tous, un Startup Meeting (organisé avec Welcome to the Jungle).

Les membres de l’association ACCEDE Provence

Pourquoi Léa a rejoint cette asso ? « J’ai fait le choix d’une association professionnalisante, avec un caractère social, dont le fonctionnement est similaire à celui d’une startup. Soutenir la création d’emplois à l’échelle régionale en apportant une aide aux entrepreneurs me plaisait beaucoup ! ».

En tant que Responsable Partenariats, elle prospecte, démarche, noue des liens avec des acteurs de l’ecosystème entrepreneurial, à l’échelle régionale comme nationale, tels que : la banque (le fonds de dotation Caap Innov Eco du Crédit Agricole Alpes Provence), les réseaux d’accompagnement et incubateurs (Initiative Marseille Métropôle, Marseille Innovation, Business Nursery…), les cabinets d’avocats marseillais réputés (Akheos, SBKG), les grands cabinets de conseil (Ernst&Young), mais aussi des institutions telles que la CCI de Marseille et la Cité des Métiers… Elle représente aussi l’association sur des salons (Top Franchise, Salon des Entrepreneurs, Convention annuelle de la CGPME13…) avec la responsable commerciale, organise avec la responsable communication les soirées Networking, les « Café créa »… Les missions ne manquent pas… et elles sont absolument toutes plus passionnantes les unes que les autres !

« Je n’aurais pu imaginer apprendre autant de cette expérience ! » , conclue-t-elle.

Quelles compétences développe-t-on concrètement dans ces associations ?

Comme de vraies petites entreprises (des startups !), ces associations ont un fonctionnement souvent très professionnel. Leurs membres doivent gérer un budget, ont des rôles définis suivant une certaine hiérarchie, et se réunissent chaque semaine au sein d’AG (Assemblées Générales) menées par le secrétaire général de l’asso’. Les activités sont autant transparentes que transversales, ce qui implique un échange permanent entre tous les membres ! Ainsi, les pôles : commercial, comm’, partenariats, trésorerie… travaillent main dans la main, pour soutenir et développer les différents projets !

En plus de développer des compétences très « pro » et concrètes comme le travail d’équipe, la prise d’initiatives, l’autonomie, la connaissance business…, les asso’ tournées vers les startups permettent aussi une vraie immersion dans l’écosystème entrepreneurial. Rencontre avec des acteurs du secteur, veille d’informations, acculturation au « jargon du startupeur »… les membres de ces asso’ ont tout ce qu’il faut pour ensuite rejoindre une startup, voire créer leur entreprise ! Même s’ils ne choisissent pas tous la voie “startup” après leurs études, ce mandat reste souvent pour eux une expérience inoubliable et très enrichissante. Qu’en pensent les fondateurs de startups, cette activité en tant qu’étudiant est-elle vraiment valorisée ?

L’ambiance de travail en startup. Chez Prêt-à-pousser

Avis d’experts : s’investir en asso’ en école est-il un plus ?

Welcome to the Jungle est allé enquêter au sein de différentes startups pour savoir ce qu’elles en pensaient… Comment réagissent-elles face au CV d’un étudiant ayant été actif dans une association entrepreneuriale ? Les avis des fondateurs de Prêt-à-Pousser (les experts des potagers d’intérieur)et de Toucan Toco (pro de la data-visualisation), et de la Directrice de l’Acquisition Talents chez eFounders (startup studio parisien).

Romain Behaghel, co-fondateur dePrêt-à-Pousser :Avoir été en asso startup est un vrai plus car l’on en sort avec une bonne connaissance de l’écosystème (et donc un premier réseau à exploiter !) et on a l’occasion de se familiariser avec le mode de travail spécifique aux startups. C’est le genre d’expérience qui fait tout de suite la différence en entretien, on “sent” immédiatement cette agilité d’esprit et cette volonté d’action, de “faire”. Plusieurs de nos collaborateurs chez Prêt à Pousser sont d’ailleurs passés par ces assos et c’est vraiment devenu un gage de qualité !

Charles Miglietti, Président et co-fondateur deToucan TocoLes méthodes de travail et le langage en startup Tech sont uniques. Travailler dans des assos d’entrepreneuriat permet aux développeurs et entrepreneurs de demain de se familiariser à des pratiques peu connues du professorat ou des grandes entreprises. C’est l’opportunité d’explorer des concepts tout en validant son envie de travailler dans une startup. Par ailleurs ces expériences sont fortement valorisées auprès des recruteurs en startup.”

Fanny Le Gallou, Directrice de l’Acquisition Talents chez eFoundersS’être investis très jeunes dans ce type de structure aide à voir la réalité de l’entrepreneuriat. En effet, beaucoup se font de mauvaises idées de cet univers ! Ce sont souvent des personnes qui arrivent ensuite très rapidement à s’adapter en startup et qui sont très opérationnels et force de proposition ! C’est le genre de lignes sur le CV qui m’attire tout de suite l’oeil en tant que RH. “

Alors étudiants un conseil : n’hésitez plus, investissez-vous !

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