Briller à la machine à café le 15 novembre 2018

15 nov. 2018

3min

Briller à la machine à café le 15 novembre 2018
auteur.e
Clémence Lesacq Gosset

Editorial Manager - Modern Work @ Welcome to the Jungle

Parce qu’on sait à quel point paraître malin est primordial lors des pauses entre collègues - surtout si le boss tend l’oreille -, la rédaction de Welcome to the Jungle vous livre toutes les deux semaines les dernières actus chaudes du monde du travail. On vous en prie, c’est normal.

Monde

#100heures

La phrase a fait tiquer les défenseurs des droits des salariés. Dans une longue interview accordée au site d’informations Recode, Elon Musk, le CEO de Tesla, a assuré que si ses salariés ne faisaient pas « des semaines de 100h », Tesla ne serait plus en vie aujourd’hui. Véritable machine de guerre, le milliardaire d’origine Sud-Africaine justifie cet « atroce effort » collectif par un marché de l’automobile hyper-concurrentiel et par l’importance de Tesla pour le futur du transport durable et la survie de la planète…
Aux Etats-unis, c’est l’employeur et non la loi qui fixe le nombre d’heures de travail d’un salarié. En moyenne, une semaine de travail oscille aux alentours de 40 heures.

France

#6Novembre15h35

Vous travailleriez deux mois gratuitement, vous ? A priori… non ! Pourtant, si vous êtes une femme en France, depuis le 6 novembre à 15h35 - c’est précis ! - et jusqu’à la fin de l’année, c’est comme si vous bossiez gratos. En cause, l’important écart salarial qui existe toujours entre les travailleurs et leurs homologues féminins : 23,7% selon les derniers chiffres de l’INSEE, 15,2% selon Eurostat. C’est sur ce dernier chiffre que, comme chaque année, l’organisation féministe Les Glorieuses, a tenu le décompte horaire… et appelé à quitter bureaux et open-space à l’heure dite ! Cette année, le collectif proposait également un simulateur de calcul de “salaire masculin” en association avec l’ONG Le Mouvement, un sondage ainsi qu’« une pétition pour réclamer des actions de la part du gouvernement. » Trois pistes soulevées par le manifeste des Glorieuses : un congé paternité équivalent au congé maternité, une transparence des salaires et un certificat d’égalité obligatoire. (À noter que les choses avancent à mini pas puisque l’an dernier le “bénévolat féminin” - on n’a pas trouvé mieux… - commençait le 3 novembre à 11h44. À ce rythme-là, il faudra attendre l’égalité… jusqu’en 2168.)

À lire pour aller plus loin : Vers une réduction de l’écart de salaire hommes-femmes ?

#Violences

21%. C’est, selon l’Observatoire national de la délinquance, le pourcentage de personnes victimes de violences - agressions verbales, physiques ou sexuelles - qui l’ont été sur leur lieu de travail ou d’études. Soit une sur cinq. Pire, 7% d’entre elles seulement portent plainte, des chiffres qui varient selon le sexe, l’âge ou encore… la position dans l’entreprise. Les femmes et les plus jeunes sont ainsi moins enclins à se lancer dans des procédures judiciaires, tout comme les cadres et les professions intermédiaires. « (Pour ces derniers) cela peut s’expliquer par leur connaissance du système judiciaire, à l’issue incertaine et coûteuse psychologiquement, mais aussi par la peur de perdre leur statut social », analyse les auteurs de la note de l’ONDRP.

#ArrêtsMaladies

Le télétravail peut-il contribuer à endiguer la hausse du coût des arrêts maladies (+4% en un an) ? Ce serait en tout cas, selon des infos RTL ou encore Le Parisien, une des pistes évoquées mardi 13 novembre par Edouard Philippe et l’Inspection générale des affaires sociales (Igas). Mandatée par le gouvernement, l’Igas a réfléchi à plusieurs mesures pour que les salariés arrêtés perdent le moins possible le contact avec le monde du travail. Parmi les chiffres qui motivent l’Igas : 50 % des salariés arrêtés plus de six mois ne reprendraient jamais le travail.
Outre le télétravail, plusieurs pistes sont évoquées : inciter davantage la rencontre entre les salariés arrêtés et le médecin du travail, augmenter les contrôles, permettre l’arrêt maladie à temps partiel ou encore - suite à une demande du Medef - que les employeurs puissent eux-mêmes mandater un médecin contrôleur, particulièrement pour les arrêts maladie de plus d’un an (date à partir de laquelle l’employeur est tenu de verser près de 50% du salaire journalier, l’assurance maladie ne compensant plus que la moitié de la rémunération).

#Contrat

Faut-il réfléchir à un nouveau contrat de travail ? C’est le débat relancé par le Medef, qui prône la fin des CDI et des CDD, remplacés par un contrat unique. Selon son président Geoffroy Roux de Bézieux, l’organisation patronale devrait soumettre sa proposition tout début 2019. Ce “contrat avec un système de continuum” permettrait de passer d’un CDD court au CDI, en passant par un CDD alternant des périodes d’activité et d’inactivité. Pendant ce temps, le gouvernement réfléchit lui à un “malus” (une surtaxation) pour les entreprises abusant des contrats courts.

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Photo by WTTJ

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