Passer d'entrepreneur à salarié : comment valoriser son profil atypique ?

04 oct. 2018

4min

Passer d'entrepreneur à salarié : comment valoriser son profil atypique ?
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Après avoir sauté dans le grand bain de la création d’entreprise, vous souhaitez réintégrer le monde du salariat ? Cette reconversion pourrait paraître plus simple que de passer du statut d’employé à celui d’auto-entrepreneur. Créativité, prise d’initiatives, multi-casquette font désormais partie de vos points forts. Et pourtant… de nombreuses entreprises peuvent s’avérer frileuses à l’idée d’embaucher un candidat au profil atypique de « chef » et de « __touche-à-tout ». En quatre grands points et quelques conseils, voici comment faire de votre expérience entrepreneuriale un plus pour votre candidature.

Faites le point

« Une personne qui n’a jamais commis d’erreurs n’a jamais tenté d’innover. » Einstein

Un temps est nécessaire pour comprendre pourquoi votre activité n’a pas fonctionné, si tel est le cas, mais également pour énumérer vos réussites. Cette réflexion va vous permettre d’appréhender au mieux vos futurs entretiens d’embauche et de répondre aux questions les plus retors. Celle à laquelle vous n’échapperez pas : « Pourquoi avez-vous cessé l’entrepreneuriat ? » L’entrepreneuriat n’était pas fait pour vous (contraintes horaires, charge de travail…) ? Ou souhaitez-vous avoir une plus grande sécurité financière ? Que vous ayez arrêté par choix ou non, et quelle que soit la raison, réfléchissez à ce qui vous motive vraiment dans le salariat aujourd’hui et élaborez un discours qui montre que ce n’est pas un choix par défaut.

Il est souvent considéré que le retour au salariat n’est pas choisi, mais est la conséquence d’un échec. Si votre entreprise a dû mettre la clé sous la porte, il faudra expliquer au recruteur que vous avez appris de vos erreurs. Et surtout, n’hésitez pas à mettre en avant vos réussites, certains contrats/projets dont vous êtes fier, le développement connu, les obstacles surmontés…

Réalisez un bilan de compétences pour mieux vous connaître et cibler vos candidatures

Vous êtes à une période charnière de votre vie professionnelle, c’est le moment parfait pour vous offrir un bilan de compétences en faisant appel à un professionnel ou auprès de Pôle Emploi. Voici les bénéfices, non négligeables, que vous en tirerez :

  • Une vision globale de votre parcours professionnel dont vous pourrez dégager un fil conducteur
  • Une définition précise de vos compétences clés
  • La connaissance de vos motivations profondes
  • Une idée précise des postes auxquels vous pouvez prétendre

Adaptez votre CV et votre lettre de motivation à chaque recruteur

Votre CV :

Bon nombre seront tentés de garder le statut de « directeur » ou de « chef d’entreprise » et d’énumérer ensuite toutes les aptitudes qui y sont liées. Certes, cela englobe tout un tas de qualifications, mais cela n’anglera pas assez votre CV. Préférez mettre en avant les compétences acquises qui correspondent au poste pour lequel vous souhaitez postuler : manager, COO, directeur/directrice commercial, chargé(e) de communication…

Marie-Caroline Bénézet, directrice du digital à la SNCF, rappelle une règle importante : « Tous les recruteurs ne cherchent pas la même chose. S’il s’intéresse à quelqu’un qui vient du monde de l’entrepreneuriat, pour tisser des liens plus étroits avec le monde des start-up par exemple, valorisez le réseau que vous êtes en capacité d’actionner. En revanche, si la personne recherche une compétence particulière, c’est celle-ci qu’il faudra mettre en avant et non l’expérience entrepreneuriale. »

Votre lettre de motivation :

  • Assumez votre expérience entrepreneuriale et montrez ce qu’elle vous a appris
  • Expliquez ce qui vous motive votre volonté de “switcher”
  • Montrez vos compétences et surtout votre envie de vous impliquer dans l’entreprise
  • N’hésitez surtout pas à faire des propositions, en toute humilité, à appliquer dans votre potentiel nouveau poste !

Rassurez le recruteur : Quelles sont les qualités à mettre en avant ?

Si certaines entreprises peuvent être frileuses à l’idée d’embaucher un ex-indépendant, elles sont malgré tout attirées par différentes compétences qu’une personne ayant développé son activité peut porter en elle. Vous avez monté votre boite, sûrement avec un petit budget, et vous avez su mettre la main à la pâte dans différents domaines (communication, finance, marketing…). Vous avez donc la vision globale d’une structure et savez surmonter des obstacles. Autant de qualités à valoriser donc !

Pour chaque frein que peut exprimer le recruteur, nous avons la réponse adéquate :

« Cantonné à un poste précis, vous risquez de vous ennuyer. » Votre côté “touche à tout” pourrait laisser penser que vous allez soit vous ennuyer à un poste précis ou en dépasser les contours. N’hésitez pas à tourner cette caractéristique à votre avantage : cela veut aussi dire que vous êtes curieux de tout, que pouvez vous montrer force de proposition et que vous êtes capable, quand il le faut, de penser “out of the box”.

« Indépendant, vous aurez du mal à vous adapter au cadre strict de l’entreprise. » Malheureusement, votre indépendance peut laisser penser que vous avez besoin d’une liberté totale et que vous rejetez les contraintes (horaires, hiérarchie…) N’hésitez pas à montrer que vous êtes prêt à changer de vie. Et rappelez qu’en tant qu’entrepreneur vous aviez tout de même un cadre strict puisque vous deviez honorer vos contrats, respecter des deadlines et vous contraindre aux limites imposées par les banques, les clients, l’Etat, etc.

« Seul (ou presque) à la tête d’une entreprise, vous ne savez pas travailler en équipe. » Non, vous n’êtes pas asocial parce que vous avez été à la tête de votre entreprise. Mettez en valeur le fait que vous avez travaillé main dans la main avec des collaborateurs, des freelances ou encore des fournisseurs.

« Vous étiez le “chef”, vous aurez du mal à “obéir” et à appliquer des décisions qui ne viennent pas de vous » Si vous aviez des droits en tant que patron, vous aviez aussi des devoirs. Être entrepreneur ce n’est pas ”faire sa loi” mais c’est se remettre en question, tester sans arrêt de nouvelles choses et surtout s’adapter (à ses clients, ses fournisseurs, aux concurrents, aux contraintes techniques, logistiques…) Expliquez que rien ne se passe jamais exactement comme on le veut dans l’entrepreneuriat et que, de cette expérience, vous avez acquis une forte capacité d’adaptation. Insistez aussi sur votre volonté à apprendre des autres, à être managé mais précisez que vous pouvez aussi être autonome et débrouillard.

Vos autres qualités à mettre en avant :

  • Votre capacité à innover et à prendre des risques. Certaines entreprises recherchent des intrapreneurs, votre profil d’innovateur sera, dans ce cas, votre atout majeur.
  • Vos qualités relationnelles et votre réseau « Lorsque l’on est sur un petit projet, que ce soit le sien ou non, la chose la plus importante est de se constituer son propre réseau. Une implication dans un réseau d’entrepreneurs ou une association d’entrepreneurs, peut faire la différence dans un grand groupe par exemple. » explique Marie-Caroline Bénézet
  • Votre capacité à fédérer (ses équipes, ses fournisseurs…) et à convaincre (ses clients)
  • Votre connaissance approfondie d’un secteur
  • Votre débrouillardise et votre réactivité

Si le changement paraît compliqué de prime abord, Marie-Caroline Bénézet rassure : la façon de penser le travail est en pleine évolution : nouvelles techniques de management, bien-être réinjecté dans le monde professionnel, encouragement à l’entrepreneuriat… Les entreprises changent et valorisent de plus en plus aux profils atypiques.

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