5 conseils pour bien networker dans le secteur de la Food

27 sept. 2018

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 5 conseils pour bien networker dans le secteur de la Food
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Comment se faire un réseau dans le milieu de la cuisine ? Comment networker, comment se faire connaître, et comment acquérir une légitimité dans ce petit monde qu’est la « Food » ? Nous avons d’abord contacté Déborah Pham, fondatrice du magazine Mint, qui nous a ensuite mis en relation avec Raphaële Marchal, du blog En rang d’Oignons. Comme quoi le réseau au sein du milieu fonctionne plutôt bien…

1. Rencontrer les bonnes personnes

Déborah Pham tout comme Raphaële Marchal insistent sur le fait qu’elles n’ont pas forcément cherché à créer un réseau, par tous les moyens possibles. « J’ai rencontré les bonnes personnes au bon moment, et c’était souvent sans faire exprès, raconte Déborah, les chefs étaient des amis que j’ai rencontrés par hasard » Quand à Raphaële, son ascension dans le milieu de la cuisine s’est fait petit-à-petit. À la fin de son école de commerce, elle crée le blog de cuisine En rang d’Oignons, qui remporte, à sa grande surprise, les Golden Blogs Awards en 2014. « Puis, j’y suis allée au culot, j’ai décidé d’organiser un grand événement avec plein de Chefs et j’ai invité Cyril Lignac. Finalement, il a accepté mon invitation, alors que personne n’y croyait. »

« J’ai rencontré les bonnes personnes au bon moment, et c’était souvent sans faire exprès. » - Déborah Pham

2. Aller à des évènements

Et pour cultiver un réseau, les deux femmes conseillent d’aller régulièrement à des évènements du secteur, « surtout quand on débute dans le métier » précise Déborah.

Mais pour être invité à des événements, il faut, en général, avoir un blog ou travailler dans un média qui traite du sujet. « Au début je travaillais bénévolement, mais c’est aussi comme ça que je me suis fait des contacts. Et après, c’est un cercle vertueux, plus on est reconnus pour son travail, plus c’est facile de rencontrer des gens. »

Lorsqu’on débute, Déborah préconise de commencer par faire des ouvertures de restaurants, de s’intéresser à des événements organisés par des marques, et d’aller à des lancements de magazines spécialisés, comme Le Fooding, ou encore Grand Seigneur. Néanmoins, Raphaële souligne qu’aller à des évènements ne doit pas être quelque chose de “stratégique” et qu’il faut faire attention à ne pas en abuser, pour avoir toujours envie d’assister à des événements après en avoir fait beaucoup.

« C’est un cercle vertueux, plus on est reconnus pour son travail, plus c’est facile de rencontrer des gens. » - Déborah Pham

3. Se balader dans les festivals

Déborah nous conseille aussi quelques festivals où l’on peut rencontrer beaucoup de personnes, et où l’on est assurés de bien manger !

Le festival Omnivore : la quinzième édition de ce festival parisien a eu lieu en mars 2018. C’est LE lieu où tous les professionnels du milieu de la Food se rejoignent chaque année : « À chaque édition, on rencontre beaucoup de Chefs cuisiniers, c’est génial et c’est un vrai moyen de réseauter » explique Déborah. Désormais international, le festival se déplace également à Moscou, Londres et Shanghai. Organisé par la revue Omnivore, le but de ce festival est de tisser un lien entre nourriture gastronomique et changements sociétaux.

Le festival Attable à Lyon : « Je n’y suis pas encore allée car c’est un tout nouveau festival, mais tout le monde me dit que c’est génial. » explique Déborah. Comme pour le festival Omnivore, Attable a lieu en mars et réunit un panel de grands Chefs. On peut assister à des évènements, des pitchs, et des performances culinaires. La première édition, qui a eu lieu cette année, a ravi la presse spécialisée. Un bon début !

4. Être sociable et vrai

Comme dans tout métier et dans tout secteur, rester authentique dans les relations que l’on crée est la chose la plus importante pour gagner en légitimité. « Si on ne connaît personne dans ce milieu et qu’on veut percer, je pense que la meilleure chose à faire, c’est d’être sympa, sociable, et avoir la capacité de parler avec tout le monde », conseille d’ailleurs Déborah. Raphaële insiste même : « Dans ce petit milieu, ça se fait beaucoup à ce que les gens disent de nous, et moi je pense qu’on a fait la moitié du chemin à partir du moment où les gens disent de nous qu’on est authentiques. » Cette dernière nous conseille de s’intéresser à tout, d’être ouvert et de ne pas choisir son camp.

Son petit conseil : « Il ne faut pas réseauter seulement avec les gens qui peuvent nous apporter quelque chose. Alors oui évidemment, de temps en temps il faut savoir cultiver son réseau « utile », mais il faut aussi savoir faire des dej’ sans raison, avec des gens qui n’ont pas forcément de projet en vue. »

« Je pense qu’on a fait la moitié du chemin à partir du moment où les gens disent de nous qu’on est authentiques… » - Raphaële Marchal

5. Soigner sa présence sur les réseaux sociaux

LinkedIn : la bonne idée ?

Networker à des événements donc, mais sur les réseaux sociaux comment se faire des contacts dans le milieu de la Food ? Lorsqu’on a demandé à Déborah et à Raphaële à quelle fréquence elles se servaient de LinkedIn pour réseauter, elles nous ont répondu qu’elles n’utilisaient pas ou presque pas ce réseau social. « Quand j’écrivais des piges, je n’utilisais jamais mon CV, je montrais plutôt les articles que j’avais déjà écrits. » explique Déborah. Et Raphaële de compléter : « _Moi non plus je ne me sers jamais de Linkedin et je ne pense pas que ça se fasse beaucoup dans le milieu. Ma vitrine se résume à mes livres, articles, chroniques et évènements. _»

Instagram for sure

En revanche, s’il y a bien un réseau social où il faut être pour se faire connaître dans le milieu de la cuisine, c’est bien Instagram. Quelques fois, Déborah a profité de ce réseau pour recruter des plumes pour son magazine Mint. « Récemment, j’ai contacté une fille qui faisait beaucoup de jolies photos de plats et je lui ai demandé de faire des recettes pour le prochain numéro de Mint », raconte t-elle. « Car pour recruter, j’ai 10 000 fois plus confiance en Instagram parce qu’on arrive à imaginer tout un univers autour de la personne, alors que LinkedIn c’est très froid. Sur Instagram la frontière est très mince entre la marque personnelle des gens, leurs goûts, et leurs traits de caractère, et c’est ça que j’aime ». Moralité : il ne faut donc pas hésiter à entretenir son compte Instagram histoire d’être repéré par des influenceurs du milieu de la Food.

Dans le cas de Déborah, en plus d’y avoir trouvé des personnes avec lesquelles travailler, le réseau social lui a permis de faire de vraies rencontres : « Je me rends compte que certaines rencontres professionnelles se sont faites grâce à Instagram, parce qu’on m’a tagué sur une photo, parce que j’ai suivi quelqu’un, parce que je reconnais quelqu’un en soirée d’après ses photos Instagram… »

Raphaële a développé son réseau grâce à Instagram : « J’ai recruté une fille via Insta pour mon premier livre, et à l’inverse, beaucoup des projets que l’on me propose viennent d’Insta, c’est assez impressionnant la puissance de cette app. »

« Je me rends compte que certaines rencontres professionnelles se sont faites grâce à Instagram. » - Déborah Pham

En bref, si vous voulez travailler dans le milieu de la cuisine, et que vous n’y connaissez absolument personne, il faudra faire des concessions au début et ne pas hésiter à travailler bénévolement. Raphaële Marchal et Déborah Pham sont unanimes : créer un compte Instagram pour avoir une visibilité virtuelle est également très important. Une fois que vous commencerez à connaître des personnes influentes, vous serez invités à des évènements, où vous pourrez networker comme il se doit. Bonne chance !

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