Partir travailler à... Montréal

02 mars 2018

5min

Partir travailler à... Montréal
auteur.e
Anouk Renouvel

Freelance @ Communication numérique

Le Canada, et plus précisément sa province francophone, le Québec, est devenu l’Eldorado des Français. Les demandes de visas explosent, pour le plus grand bonheur du Premier Ministre Justin Trudeau qui veut accueillir toujours plus de francophones. Ces derniers sélectionnent souvent Montréal comme première étape, francophonie oblige, mais l’aura de coolitude qui entoure cette ville canadienne, mix parfait entre Amérique du Nord et Europe occidentale, pèse aussi dans la balance. Montréal vous garantit un dépaysement contrôlé à 100%.

Le marché du travail

Avec un taux de chômage à 7,6%, trouver un travail à Montréal n’est pas si difficile, à condition de ne pas faire la fine bouche en arrivant, « et d’être patient », ajoute Hassa, éducatrice spécialisée arrivée il y a 6 mois dans le cadre d’un PVT. Les diplômes français ne sont pas vraiment reconnus, à moins de réussir à obtenir une équivalence, « ce qui demande de faire de nombreuses démarches » , précise t-elle. Si vous arrivez avec un visa vacances travail, et donc à durée limitée, il sera plus difficile de trouver un job “stable” (à l’opposé d’un emploi saisonnier par exemple). En revanche, si vous êtes un résident à part entière, ce statut rassurera vos potentiels employeurs. À Montréal, le marché de l’emploi est particulièrement dynamique : il est facile de passer d’un job à un autre, ou d’un secteur à un autre, même sans diplôme ou expérience significative. Mais attention, cette flexibilité fonctionne aussi dans l’autre sens : on peut vous remercier du jour au lendemain, sans aucune explication. “Hired-fired”, comme disent les anglo-saxons !

Les secteurs qui recrutent

  • La finance : salaire moyen de 58 K /an (euros)
  • L’informatique : salaire moyen de 32 K /an (euros)
  • Le marketing : salaire moyen de 32 K /an (euros)
  • La restauration : salaire moyen de 50 K /an (euros) pour un Chef
  • Les RH : salaire moyen de 34 K /an (euros)
  • Le secteur médical : salaire moyen de 37 K /an (euros) pour un infirmier

La vie au bureau

Au Québec, les salariés travaillent en moyenne 34h par semaine, légèrement moins que dans le reste du Canada. Les heures supplémentaires sont dans la plupart des cas comptabilisées et rémunérées ou récupérées en jours de congés. Les journées commencent plus tôt (8h30, aïe) et les salariés prennent souvent leur petit-dej’ devant leur ordinateur. L’avantage, c’est qu’à 17h, les bureaux sont souvent vides !

L’ambiance est conviviale : Hassa nous précise que les employeurs mettent l’accent sur la bonne entente, la cordialité et le respect de chacun.

Enfin, les employeurs vous jugent plus sur votre personnalité lors de votre entretien que sur vos diplômes : tout est possible, avec de la motivation et de la bonne humeur.

Pour qui ?

Montréal est une ville pour ceux qui veulent travailler pour vivre, et non l’inverse. Les Montréalais travaillent sans stress, ce qui se ressent même dans le langage : le tutoiement est de rigueur. La vie personnelle a une place très importante. Les journées finissent tôt pour que les salariés puissent profiter de leur famille et/ou d’une vie sociale riche, entre ciné, café et festivals (très nombreux dans la ville, notamment l’été). De fait, Hassa nous le confirme : « la qualité de vie y est meilleure qu’en France. »

Les gros plus :

  • Si l’un des onze jours fériés annuels de la province de Québec tombe un samedi ou un dimanche, le lundi suivant est férié !
  • La gastronomie ( « La Poutine ! » souffle Hassa)
  • L’effervescence de la ville : festivals, restos, concerts, soirées, expos. On ne s’ennuie pas
  • Le congé parental peut aller jusqu’à 12 mois (à partager entre les deux parents)

Les petits moins :

  • Le salaire minimum plus bas qu’en France : 11.25 $ canadiens / heure, c’est-à-dire environ 7 euros.
  • Et même si Montréal est une ville chill, la législation en vigueur ne vous donne que deux, voire trois si vous êtes chanceux, semaines de congés payés par an. Mais si vous décrochez le statut de manager, vous aurez le droit à quatre semaines !

Infos pratiques

Logement

Si Montréal est bien plus abordable en terme de loyer que Paris, ce n’est pas vrai par rapport aux autres villes françaises. Comptez donc environ 660 euros pour une chambre à louer dans le centre. Gardez en tête que même si Montréal vous paraît chère par rapport à votre ville d’origine, il faut savoir qu’elle reste l’une des villes aux loyers les moins élevés du Canada. Il y est aussi plus simple d’y louer un logement, nous rapporte Hassa : adieu le dossier de 3kg !

Santé

Petit conseil, faites un check-up en France avant de partir ! Le système fonctionne selon le même principe de médecins traitants (appelés “médecins de famille”) que la France, sauf que ces derniers vous sont assignés en fonction de votre quartier et de votre état de santé, et vous pouvez passer quelques années (!) sur liste d’attente (inscrivez vous dès votre arrivée ici). En attendant, si vous tombez malade, vous pouvez appeler le 118, où un/e infirmier/ère répondra à vos questions et vous conseillera sur les premiers soins. Après, c’est direction les Urgences ou une clinique privée : armez-vous de patience, l’attente est très longue (jusqu’à 20h d’attente), et de votre portefeuille, les frais sont très élevés (de 500 à 1000$ canadiens). Ne faites pas l’impasse sur une assurance santé avant de partir, surtout si vous ne bénéficiez pas de la couverture publique.

Si vous êtes citoyen français et résident, travailleur temporaire ou étudiant, vous avez le droit à une couverture santé publique au Québec. Celle-ci n’est par contre pas accordée au VVTistes.

Transport

L’équivalent de votre carte Navigo coûte seulement 53 euros/mois.

Internet

Les fournisseurs Internet sont bien plus chers que dans notre mère patrie : environ 60 dollars/mois.

Météo

Il faut être amateur des températures extrêmes. En hiver, le thermomètre peut descendre jusqu’à - 30 degrés (de quoi décrédibiliser les infos françaises lorsqu’il y a quelques chutes de neige) et l’été, ça grimpe jusqu’à plus de 30 degrés.

Les visas

Le PVT/VVT

C’est à la fois le Saint Graal et la porte d’entrée privilégiée. Malgré des quotas assez hauts (6750 places par an), il est devenu très difficile de l’obtenir, tant la demande a explosé. Les heureux élus sont tirés au sort tout au long de l’année. Une fois obtenu, le Visa Vacances Travail vous permet de venir vous établir et de travailler au Canada pendant deux ans.

Expérience Internationale Canada ou EIC

Pour les jeunes professionnels (de 18 à 35 ans), il existe un permis de travail adapté qui lie l’employeur et l’employé. Vous n’êtes autorisé à travailler que pour l’entreprise qui a sponsorisé votre demande, dans la même ville, et ce pour un temps donné, qui aura été déterminé en amont. Le visa n’est pas renouvelable. C’est l’entreprise qui vous sélectionne (ou non) sur dossier. Comme pour le PVT/VVT, il y a un quota établi pour chaque pays : 2300 places sont disponibles en 2018 pour les Français. À noter qu’à la différence du permis de travail traditionnel, votre conjoint/e ne peut pas bénéficier d’un permis de travail ouvert.

Le Visa de Résidence Temporaire

Ce visa est accordé (ou non) au moment de l’entrée sur le territoire canadien. Les étudiants sont notamment concernés mais les travailleurs temporaires peuvent aussi en bénéficier, sans être liés à aucune entreprise.

Le permis de travail

Vous pouvez faire une demande de permis de travail traditionnel ici. Dans le formulaire en ligne vous sont demandés votre âge, votre nationalité, votre maîtrise de la langue, vos études, vos revenus, votre expérience professionnelle, si vous avez une offre d’emploi sur place et même des informations sur les membres de votre famille. Une fois le formulaire envoyé, une liste de justificatifs à fournir personnalisée est générée : à vous de compléter votre dossier et de croiser les doigts.

La carte de résident

Vous avez obtenu un visa temporaire mais c’est le coup de foudre ? Faites la demande d’une carte de résident : elle vous donnera tous les droits d’un citoyen canadien, mis à part le droit de vote.

Vous voici fin prêt à traverser l’Atlantique pour profiter de la Dolce Vita canadienne. On vous souhaite bonne chance !

A lire aussi : Les pays où aller travailler en 2018

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