Le Reverse Mentoring, une nouvelle routine d’apprentissage collaboratif

11 janv. 2018

3min

Le Reverse Mentoring, une nouvelle routine d’apprentissage collaboratif
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Faire travailler toutes les générations ensemble au sein d’une même entreprise est un vrai challenge de management. Les sociétés ont tout intérêt à intégrer la nouvelle donne générationnelle quand les Digital Natives doivent travailler avec des séniors qui partent de plus en plus tard à la retraite.

De plus en plus développé dans les grands groupes, le Reverse Mentoring fait maintenant partie des nouvelles routines d’apprentissage collaboratif et permet de partager les talents des plus jeunes au service des plus âgés principalement dans le domaine du digital. Comment chercher ou relayer une information sur une plateforme communautaire ? Comment participer à une discussion numérique ? Se positionner comme un leader d’opinion ? Qu’est-ce que la data ? L’intelligence artificielle ? Ce sont les principaux points que les plus âgés cherchent à appréhender.

Quelques exemples

Dans le réseau féminin, « Professional Women’s Network », 20 jeunes femmes accompagnent 20 séniors membres du réseau, pour leur apprendre à maîtriser les réseaux sociaux et à mieux s’embarquer dans le monde numérique.

Chez Orange, chaque membre du comité exécutif se voit attribuer un mentor, un jeune salarié qui lui apprendra les codes et les collaborations sur les réseaux sociaux.

« Aujourd’hui, chez AXA, 3 ou 4 générations de salariés travaillent ensemble. Notre objectif est d’éliminer les cloisonnements, de faire tomber les barrières. » explique Karima Silvent, responsable RH pour les fonctions supports et opérationnelles chez AXA. Associé aux entreprises Colas, Engie et Saint-Gobain, la société lance différents challenges de Reverse Mentoring : transformer la culture de l’entreprise, améliorer la conscience du digital, déployer une stratégie nommée « Employee Advocacy » qui consiste à propulser les salariés en ambassadeurs de l’entreprise sur les réseaux sociaux et enfin faciliter l’appropriation des différents outils digitaux. Laurent Josi est membre du Comité de direction du Groupe AXA : « Dans une autre vie, j’ai lancé une start-up, et j’avais la naïveté de croire que je connaissais bien le digital. Mais c’était dans les années 2000 et dans ce domaine, on devient vite un dinosaure ! Or ce qui était bien avec mon mentor Guillaume, bien plus jeune que moi, c’est qu’il m’a permis de me remettre à niveau très rapidement… Tout en ménageant mon ego. ».

Un cas précis

La plateforme « Crème de la crème » s’est d’ailleurs spécialisée dans ce nouveau modèle à l’envers, où les entreprises font appel aux meilleurs étudiants ou jeunes diplômés des plus grandes écoles et universités de l’Hexagone. « Ce sont les jeunes générations “Y” qui aident les dirigeants à comprendre le monde digital et ses enjeux pour l’entreprise. Les étudiants en grandes écoles ne sont pas assez sollicités. Nous résolvons ce problème, tout en répondant à une demande des grands entreprises qui veulent former leurs équipes en place. En ce moment nous recevons 100 demandes par jour, c’est dire si les possibilités sont énormes. » précise Romain Abidonn, un des 3 fondateurs de la start-up. Une entreprise dépose un projet sur le site, elle reçoit dans les 48h, cinq devis de jeunes compétents ainsi qu’une proposition de solution au projet. La société n’a plus qu’à faire son choix. Fraîchement détenteur d’un « MBA Business Intelligence & Strategy », Thomas Douglas a été embauché en freelance par Nestlé Waters pour coacher les équipes sur la création de sites, les réseaux sociaux, la CRM (Customer Relationship Management) et les activations digitales diverses. « Très rapidement, Crème de la crème m’a proposé une mission. Pour qui ? Au départ je ne savais pas. Les entreprises, qui font appel à ce service restent confidentielles jusqu’à ce qu’ils acceptent notre projet. Crème de la crème joue les intermédiaires. Sans ça je n’aurais pu travailler avec une énorme boîte comme Nestlé Water sans même être diplômé. J’ai commencé à lancer mon réseau, à être rémunéré, à pouvoir vendre mon savoir faire, grâce à cette première mission. » Chacun y trouve alors son intérêt : Nestlé fait appel aux plus à même de connaître les nouvelles technologies et Thomas développe son réseau professionnel très rapidement à la sortie de l’école, ce qui est plutôt rare de nos jours… L’échange et le partage sont deux valeurs clés de ce nouveau modèle de formation qui vient ajouter une pierre à l’édifice de l’éducation digitale.

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