Partir travailler à Kuala Lumpur

25 oct. 2018

9min

Partir travailler à Kuala Lumpur
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Envie de découvrir l’Asie du Sud Est ? Passer d’une île paradisiaque à l’autre, se promener entre les temples, ou boire un verre en haut des gratte ciels…ne cherchez pas plus loin ! Bienvenue à Kuala Lumpur, ville cosmopolite au possible!

« Le multiculturalisme fait partie du décor. Il est partout autour de vous - dans les gens, les langues, la nourriture et la mode. On mange ce qu’on veut, on boit ce qu’on veut, on s’habille comme on veut, on voit des tenues traditionnelles, des tenues funky, des mini shorts et j’en passe. No judgement ! » Témoigne Mida Zantout, expatriée en Malaisie depuis 3 ans.

Le marché de l’emploi

Avec un taux de chômage à 3,4%, nul doute que la Malaisie est en pleine forme, et en pleine croissance. Le salaire moyen à Kuala Lumpur, la capitale, tourne autour de 1,600 euros net toutes expériences confondues, c’est là que se trouveront la grande majorité des opportunités. Les jeunes diplômés Malaisiens ont des salaires tournant autour de 600-700€ nets.

La plupart des grandes entreprises françaises ont une présence en Malaisie, comme Axa (voir la culture d’entreprise d’Axa) ou l’Oréal (environ 900 employés chacune), Danone (320 employés), mais aussi Havas, Sodexo, Essilor, BNP Paribas, Total, Pernod-Ricard, Nestlé, toutes de tailles conséquentes et qui recrutent. Il y a notamment une cinquantaine de V.I.E. actifs en Malaisie en moyenne (comme nous a confirmé Business France Malaisie).

Avec environ 3000 français enregistrés (selon le consulat de France en Malaisie) et plus de 100,000 expatriés, le marché de l’emploi Malaisien est attractif et accueillant. L’anglais est la langue du quotidien et il n’y a aucun mal à communiquer avec les gens, tant au travail qu’en dehors.

La communauté start-up en Malaisie explose ! Au-delà de la startup Grab, plateforme de transport taxi et VTC, première « licorne » Malaisienne (et qui, après une âpre bataille, a racheté les activités de Uber en Asie du Sud-Est), il suffit de voir la multitude d’espaces de coworking qui fleurissent à Kuala Lumpur. Il y a notamment CommonGround, qui a déjà ouvert 7 bureaux éparpillés dans la ville et prévoit d’en ouvrir 3 supplémentaires d’ici la fin de l’année, ou encore Wework qui prépare activement son entrée parmi les nombreux espaces de co-working listés sur le site coworker. Notons aussi l’organisation de grands salons du digital à Kuala Lumpur et dans la région (comme Wild Digital et TechinAsia Tour) ou encore des fonds de capital risque orientés start-up s’élevant à 1.5 milliards de dollars américains en 2016, soit le double du niveau de 2006.

Les secteurs qui recrutent

L’économie Malaisienne étant en croissance soutenue, quasiment tous les secteurs embauchent. Mais les tops sont :

  • Informatique et technologie
  • Marketing et vente
  • Finance et banque
  • Centres de services partagés
  • E-commerce
  • Supply chain

La vie en entreprise

À l’image de l’environnement personnel, bienvenue dans l’environnement de travail le plus multiculturel qui soit. Sachez que les Malaisiens eux-mêmes se catégorisent en trois groupes principaux : les Malaisiens dits “Malais”, les Malaisiens dits “Chinois”, et les Malaisiens dits “Indiens”, catégorisation venant du fait que à part les Malais qui sont appelés Bumiputra en Malaisien (signifiant « enfants du sol »), la population Malaisienne est le fruit d’une immigration notamment d’origine Indienne et Chinoise arrivant à sa 3è génération. Si on ajoute les autres nationalités présentes, on obtient vite un melting-pot qui donne de la vie au quotidien ! « Il est très commun, lors d’une réunion, d’assister à des conversations où sans même s’en rendre compte, 3 ou 4 langues peuvent être mélangées dans une même phrase ! » nous explique Caroline Pierre, qui a tenté l’aventure Malaisienne il y a 7 ans et y réside toujours.

Bien que la loi mentionne la possibilité de travaillerjusqu’à 6 jours par semaine, la grande majorité des entreprises proposent un rythme « classique » avec des journées de 8h, du lundi au vendredi.

La culture étant assez « relax », il faut s’habituer à relativiser et à apprécier le moment et le temps libre que l’on a : la Malaisie est un des leaders en termes de jours fériés avec 17 jours fériés par an ! Les Malaisiens voient le bureau comme un lieu d’échange et l’ambiance, bien que productive, est en général très chaleureuse. « Rien ne semble être problématique ! Les Malaisiens sont vraiment amicaux - ils sont chaleureux, conciliants et gentils. En Malaisie, la vie est un long fleuve tranquille : s’énerver ne sert absolument à rien. On ne comprendra pas et on n’ira pas plus vite pour autant ! », explique Mida.

« Il est très commun, lors d’une réunion, d’assister à des conversations où sans même s’en rendre compte, 3 ou 4 langues peuvent être mélangées dans une même phrase ! » - Caroline Pierre

Pour qui ?

Kuala Lumpur, comme la Malaisie et ses habitants en général, est un patchwork original fait de vieux quartiers un peu “cassés” collés à des gratte ciels ultra-modernes, pour un ensemble au final authentique, un peu chaotique, tout en étant très aéré et vert.

Il est très facile de prendre l’air sans devoir aller trop loin, grâce à une multitude de parcs (y compris en centre ville, à l’image du parc KLCC au pied des célèbres tours jumelles), ou encore le jardin botanique lui-même à coté du bird park, un peu plus grand mais toujours accessible directement depuis les transports en commun ou un rapide trajet en Grab. Il y a également plusieurs parcours de randonnée à proximité de Kuala Lumpur permettant de découvrir jungle et chutes d’eau. Essayez donc une petite matinée à Bukit Tabur, à 20mn du centre-ville et offrant, après 2 bonnes heures de marche sportive, une vue imprenable sur Kuala Lumpur d’un côté et la campagne Malaisienne de l’autre, ou encore sillonnez la cime des arbres au FRIM, toujours à moins de 20mn du centre-ville!

Enfin, que serait un article sur la Malaisie si nous ne mentionnions pas les nombreuses îles paradisiaques, en général faciles d’accès à 1h d’avion ou après 5 à 7 heures de bus, suivies de quelques minutes de “speed-boat” : les îles Perenthian sont probablement les plus connues, mais n’oublions pas Redang, Tioman, Langkawi, ou pour les amateurs de plongée les îles Mabul et Sipadan, réputées et comptant parmi les plus beaux spots de plongée sous-marine du monde. Fun fact : Sipadan fut mis en avant comme un endroit magnifique et hors du temps concernant la plongée sous-marine par…Jacques-Yves Cousteau !

Kuala Lumpur est également la porte d’entrée idéale pour visiter cette magnifique région qu’est l’Asie du Sud-Est. Comme Lucile Roudenkoff, à Kuala Lumpur depuis 6 mois, le résume bien « La Malaisie est au cœur de l’Asie du Sud-Est, et Kuala Lumpur est la maison mère d’AirAsia, la compagnie low-cost de la région : en 2h et pour moins de 70€, on est à Bangkok, aux temples d’Angkor ou à Bali ! »

« La Malaisie est au cœur de l’Asie du Sud-Est, et Kuala Lumpur est la maison mère d’AirAsia, la compagnie low-cost de la région : en 2h et pour moins de 70€, on est à Bangkok, aux temples d’Angkor ou à Bali ! » - Lucile Roudenkoff

Les plus

  • Une qualité de vie incroyable grâce à un climat chaud toute l’année avec des températures entre 25 et 35 °C (il arrive que l’air frais manque mais tout le monde est bien équipé en clim’) !
  • Probablement le meilleur rapport qualité/prix au niveau du logement pour une capitale et une qualité de vie générale très élevée
  • Positionnement géographique permettant de voyager non-stop sur des week-ends pour découvrir cette magnifique région, ou tout simplement se poser sur une plage paradisiaque
  • La nourriture : pas chère et surtout d’une variété exceptionnelle, naviguez entre le Chinois authentique, l’Indien, ou toute autre cuisine (y compris “réconfort”) selon les envies et les besoins
  • Bonne communauté d’expatriés, il est très facile de faire de nombreuses et belles rencontres. L’ambiance est bonne et la mentalité est à l’entraide
  • Le sentiment de sécurité est élevé, il est très agréable de se promener dans Kuala Lumpur et de sortir sans se préoccuper de ce qui pourrait arriver

Les moins

  • Difficile sans un effort conscient de se faire de vrais amis locaux
  • Les congés payés offert par les boîtes locales peuvent ne s’élever qu’à 12 jours, même s’ils peuvent augmenter jusqu’à 21 jours selon l’ancienneté (et ce qu’on arrive à négocier) !
  • Assurances médicales fournies par les employeurs ne couvrent pas toujours tous les besoins de manière quasi illimitée comme dans le modèle français, il est donc nécessaire de se renseigner sur les détails des garanties fournies

Infos budget

Loyers

Il est facile de trouver un logement à Kuala Lumpur, dans toutes les fourchettes de prix et selon vos préférences de vie : à Bukit Bintang, le quartier animé et où vivent la plupart des jeunes expats et VIE, il est facile de trouver une chambre en coloc avec salle de bain privée dans un appart spacieux pour 300 euro par mois, en centre-ville, dans une résidence récente et toute équipée (piscine, salle de sport…). Wow. De l’autre côté du spectre il y a Mont Kiara, quartier un peu plus familial, près des écoles. Là-bas les appartements seront en général adaptés aux familles, 3-4 chambres, et les prix raisonnables. Entre deux se situe un bon compromis, Bangsar, plus résidentiel que Bukit Bintang mais néanmoins animé et très proche de l’hyper centre. L’hyper centre c’est le quartier KLCC (Kuala Lumpur City Center), où se trouvent les gratte-ciels dont les fameuses tours jumelles.

Les logements peuvent être loués vides ou meublés, et en général il est demandé de signer pour au moins 12 mois. Il est nécessaire de payer jusqu’à deux mois de caution, et de payer chaque mois de loyer en début de mois. Les sites iproperty et propertyguru sont en général très complets et regorgent d’offres de tous types, souvent gérées par des agents qu’il sera facile de contacter pour arranger des visites et aider pour la partie administrative. Airbnb est aussi très répandu et reste une option pour quelques semaines, le temps de se faire sa propre idée !

Transports

Les deux modes de transport privilégiés seront le “Grab”, qui n’est autre que le Uber local, et le métro, qui est assez bien connecté et relativement peu cher (moins de 50 centimes d’euro le ticket). Grab revient en général à 2 euro pour des courses moyennes, autant dire que ça a beaucoup de succès !

Bien sûr, vous pouvez acheter une voiture ou un scooter sur place, l’essence n’est pas très chère (moins de 50 centimes d’euro le litre), mais les voitures sont en général un peu plus chères à l’achat dû aux taxes imposées sur les véhicules importés.

Comme Lucile nous le décrit, « En Malaisie, il ne faut tout de même pas être trop pressés, surtout en voiture (le trafic peut vite devenir infernal) et surtout lorsqu’il pleut et que tout se bloque ! Mais bon, on s’y fait, et on se stresse beaucoup moins ! »

« En Malaisie, il ne faut tout de même pas être trop pressés, surtout en voiture (le trafic peut vite devenir infernal) et surtout lorsqu’il pleut et que tout se bloque ! Mais bon, on s’y fait, et on se stresse beaucoup moins ! » - Lucile

Santé

La Malaisie dispose d’un très bon système de santé. À savoir que les couvertures fournies par vos employeurs ne seront pas forcément aussi complètes que ce qui peut se faire en France. Moyennant une somme raisonnable vous pouvez cependant vous assurer une bonne tranquillité d’esprit. Les hôpitaux, cabinets de médecine générale ou spécialisée (dentistes…) sont tenus par des praticiens compétents dont la grande majorité a été formée dans les meilleures universités du Royaume-Uni, et vous proposeront des prestations dignes d’hôtels !

Internet et téléphonie mobile

Avec 35 euros (150 ringgit) par mois vous aurez une très bonne connexion internet. Pour ce qui est du mobile il y a de quoi être tranquille et utiliser vos apps préférées à partir de 10 euro par mois (45 ringgits)

Monnaie

Le ringgit Malaisien se convertit en 1 euro pour 4.5 ringgit en octobre 2018 et c’est une monnaie relativement stable dans le temps.

Infos visas

Pour travailler en Malaisie il vous faudra obtenir un visa auprès de votre employeur. Le processus peut être long mais de nombreux employeurs bénéficient d’un statut spécial, le statut “MSC” et peuvent proposer des visas à volonté. Le processus d’obtention devient alors relativement simple, ne consistant qu’à fournir les documents nécessaires. Toutes les informations sont assez bien recensées sur le site de l’immigration dédié aux expatriés.

Pour les entreprises, des organisations telles que IOTA ou, sous certaines conditions, la MFCCI (Malaysian French Chamber of Commerce and Industry), peuvent prendre en charge les démarches administratives et “héberger” l’employé qui sera ensuite affecté à son entreprise d’accueil.

Après deux ans sur place et moyennant certaines conditions comme le fait d’avoir payé des impôts sur place ou de dépasser 15.000 ringgits de salaire soit environ 3.100€ (correspondant en général à des rôles de cadres expérimentés), il est possible de postuler pour un visa longue durée, à son nom (par opposition au rattachement à un employeur précis), pour une durée de 5 ans renouvelables une fois.

Pour vos conjoints et/ou enfants à charge, une fois titulaire d’un visa pour vous-même, il n’y a aucune difficulté pour se procurer les visas correspondants, ou “dependent passes”.

En conclusion, citons Caroline qui résume ses 7 années passées à Kuala Lumpur :

« Évoluer dans une culture différente, aussi riche et variée que celle de la Malaisie, m’a beaucoup appris. L’ouverture d’esprit requise pour s’adapter à des façons différentes de vivre et de travailler est un acquis qui n’a pas de valeur et me suivra partout. Les opportunités de voyages ont aussi beaucoup contribué à mon long séjour en Malaisie, il est si facile de partir en weekend dans des endroits tous plus incroyables les uns que les autres et de découvrir d’autres pays et cultures ! » Elle finit : « Un point négatif ? La nourriture ici est tellement variée et facile d’accès que ça peut impacter votre régime…heureusement la chaleur vous aidera à éliminer ce qu’il faut ! »

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Photo by WTTJ