Fast-track : comment passer les grades plus vite ?

Mar 20, 2017

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Fast-track : comment passer les grades plus vite ?
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« Up or Out » : quiconque travaille dans le conseil a déjà entendu parler de cette logique de promotion ou de nécessité de départ de la société sous peine de stagner professionnellement.

Si la réalité est plus complexe, l’autre concept anglo-saxon de « fast-track » lui existe réellement dans de nombreux cabinets et permet à ceux qui en bénéficient de connaître une accélération de leur carrière et de progresser plus rapidement au sein de la pyramide. Quelles sont les astuces et conditions permettant de parvenir plus rapidement au grade supérieur ?

Qu’est que le « fast-track » ?

Nombreux sont les cabinets de conseil qui indiquent à leurs consultants qu’il faut effectuer un nombre minimum d’années dans le grade avant de pouvoir être « éligible » au grade suivant (nullement une garantie de promotion).

Le « fast-track » est un système qui permet aux consultants les plus performants de passer plus rapidement au grade supérieur. Il permet donc une accélération de sa carrière, qui se traduit par davantage de responsabilités et une rémunération plus attractive, mais également par une sortie de sa « zone de confort ».

Comment s’inscrire dans un « fast-track » ?

1. Anticiper et se mettre dans la peau du consultant au grade supérieur

Le retour d’expérience démontre que les consultants qui se mettent à agir en embrassant les compétences du grade supérieur ont plus des chances d’être promus plus rapidement. En effet, les managers s’intéressent au moment de la prise de décision sur le passage au grade supérieur à la capacité du consultant à pouvoir évoluer au grade supérieur, afin de ne pas le mettre en difficulté lors de sa prise de fonction.

Dès lors, comment faire pour démontrer que l’on dispose des capacités et compétences requises au grade supérieur ? Il faut comprendre de quoi il s’agit et discuter avec des collègues situés au grade supérieur pour qu’ils partagent les compétences sur lesquelles ils sont évalués. Chaque grade requiert en effet des compétences dans divers domaines, comme par exemple :

  • Relations avec les clients
  • Qualité des livrables / contribution au développement de la base de connaissance
    • Contribution à l’équipe / l’entité

etc.

La prise en compte des compétences requises au grade supérieur permet au consultant qui aspire à être promu plus rapidement de se préparer, puis de pouvoir justifier auprès de son management la mise en œuvre effective de ces compétences.

Souvent, ces compétences sont formalisées dans des documents disponibles sur les Intranet ou sur les réseaux sociaux d’entreprise.

2. S’inscrire dans une démarche de demande de feedback régulier

Les managers apprécient les consultants qui manifestent un besoin d’avoir du feedback permanent de manière informelle, plutôt que d’attendre des moments formels de retour sur la performance. Les managers apprécient encore plus lorsqu’ils s’aperçoivent que le consultant demandeur applique et met en œuvre les recommandations exprimées. Ou comment optimiser ses chances de bénéficier du « fast-track » !

3. Devenir un « go-to person »

Dans le monde du conseil, le management a tendance à récompenser ceux qui sont « connus » pour quelque chose. Il peut s’agir d’une expertise industrielle (ex. secteur public, secteur de l’énergie…), fonctionnelle (ex. conduite du changement, design organisationnel..), technique (ex. maîtrise d’ITIL, revues de design technique, etc.) ou « commerciale » (ex. business development, ventes, etc.).

A partir du moment où le consultant devient un tributaire d’une certaine expertise, et idéalement d’une expertise non généralisée, celui-ci peut bénéficier d’un traitement de faveur et d’un « fast-track » au moment des revues de performance car son départ pourrait signifier une plus grande difficulté à obtenir plus de projets dans le domaine. Pour cette raison, les « go-to-person » deviennent des candidats sérieux au fast-track.

Le consultant qui arrive à vendre des projets ou à contribuer à des articles publiés largement sera toujours privilégié par rapport à celui qui reste dans sa zone de confort.

4. Identifier les équipes et les domaines porteurs

Tout consultant doit être propriétaire de sa carrière et savoir naviguer de manière intelligente pour trouver le courant porteur. Il faut en effet savoir analyser quels sont les équipes et domaines porteurs qui peuvent permettre au consultant de connaître une croissance plus rapide.

A titre illustratif, les équipes porteuses de sujets sur le Digital, sujet porteur du moment, sont à même de croître plus rapidement que d’autres équipes, et en faire partie au bon moment peut être bénéfique dans l’objectif d’un « fast-track ».

5. Avoir la « niaque »

Entendu en réunion de performance : il a la « niaque » et il faut le soutenir. Le management soutiendra toujours les consultants les plus dynamiques parmi les candidats au « fast-track ».

Le consultant doit savoir être audible, et communiquer sur sa motivation de parvenir plus rapidement au grade supérieur. Le maître mot à utiliser dans la communication est celui d’investir dans un « potentiel ». Les managers ont toujours été sensibles à cela.

6. Savoir changer de cabinet pour évoluer plus vite

Les 5 premières astuces concernent le « fast-track » au sein d’un même cabinet de conseil. Evidemment, il faut parfois savoir changer de cabinet pour connaître une accélération de carrière. Ici encore, une veille attentive du marché et des opportunités peut s’avérer utile. La négociation doit alors viser à profiter du changement de cabinet pour faire un saut qualitatif. Il importe dès lors de connaître la pyramide du cabinet et, le cas échéant, d’échanger avec des membres du cabinet ou des chasseurs de tête pour en comprendre la structure avant les entretiens.

En résumé

  • Bien qu’il n’y ait pas de timing précis pour le « fast-track », c’est sans doute plus vrai et accessible dans les premiers échelons de la pyramide.
  • Le « fast-track » n’est pas systématiquement un cadeau, il peut mettre un consultant en difficulté, et certains ont alors plus de mal à gérer cette situation. Il convient donc d’aborder le nouveau rôle / grade avec persévérance et ardeur. Réussir dans sa deuxième année après un « fast-track » est de bonne augure pour la suite de sa carrière !
  • En ce sens, le « fast-track » n’est pas une fin en soi, mais bien un moyen qui permet de se donner les moyens de sortir plus vite de sa « zone de confort » et de s’essayer à de nouvelles responsabilités. Il n’est pas ouvert à tout le monde, mais chacun peut y prétendre s’il tient compte des conditions qui permettent de profiter de cette manne !

Photo by WTTJ @BI Consulting

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