Partir travailler à Milan

May 25, 2018

4 mins

Partir travailler à Milan
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Thomas Decamps

Photographe chez Welcome to the Jungle

Anouk Renouvel

Freelance @ Communication numérique

Si les Italiens ont tendance à considérer Milan comme la ville des bourreaux de travail, elle est loin de n’être que ça. La capitale de la Lombardie accueille autant la Bourse Italienne que la Fashion Week, les sièges des journaux nationaux que les petites start-up, les Italiens des quatre coins du pays comme des étrangers du monde entier : ville cosmopolite par excellence, vous ne saurez plus où donner de la tête.

Le marché du travail

En termes d’emploi, Milan est l’une des villes les plus dynamiques d’Italie. De fait, il s’agit de la capitale économique du pays : le taux de chômage y est d’ailleurs plus bas que la moyenne nationale, 8% contre 12% dans le reste du pays.

Milan, c’est aussi le plus gros hub de start-up d’Italie, dont le vivier ne cesse d’augmenter, notamment depuis 2015, année durant laquelle l’exposition universelle s’y est installée. La réforme Menzi, datant de 2014, a aussi sa responsabilité puisqu’elle permet l’exonération d’impôts aux start-up de moins de 5 ans qui font moins de 5 millions chiffre d’affaire par an. Ainsi, Milan compte plusieurs success stories : MoneyFarm, une plateforme qui aide les néophytes à trouver de bons investissements en fonction de leur budget, a levé 16 millions d’euros en 2015, et est sélectionnée cette année aux Consumer Investment Awards organisés par le Telegraph ; TalentGarden, une plateforme de coworking, qui a maintenant 17 campus en Europe et a levé 17 millions d’euros en 2016 ; ou encore Tannico, un caviste 2.0 qui a pour but de moderniser le milieu traditionnel du vin, et qui a déjà fait plus de 5 millions de bénéfices ! Ajoutons que261 entreprises ont été créées à Milan dès la première semaine de janvier 2018 !

Avant de booker votre billet d’avion, sachez que, à Milan on parle Italien. Oui, oui, on vous jure. Même si la maîtrise d’une seconde langue (l’Anglais), voire d’une troisième (le Français) est particulièrement appréciée par les recruteurs, il vous faudra parler couramment la langue de Dante pour obtenir un poste qualifié. Gardez en tête que trouver un CDI peut s’avérer particulièrement difficile, mais ne perdez pas espoir car « système D et réseautage priment ici » explique Carole, freelance dans la communication, qui a traversé les Alpes il y a deux ans. Envisagez l’option VIE si vous le pouvez, car les entreprises françaises proposent de nombreuses offres.

Secteurs qui recrutent

  • Commerce
  • Tourisme
  • Industrie (mécanique, électrique, électronique)
  • Energie renouvelable

La vie en entreprise

Les rapports humains sont en général plus chaleureux qu’en France : même en entretien, on sourit, on plaisante et on se serre la main avec bonne humeur. Attention cependant, Milan est aussi l’une des capitales mondiales de la mode, donc choisissez vos tenues avec soin ! Ici, pas de RTT (congés) ni de régime 35h/semaine. Ulysse, ingénieur en Recherche et Développement installé à Milan depuis février 2017, précise tout de même que si vous obtenez un statut de cadre, les heures supplémentaires, au-delà de 40h/semaine, sont rémunérées. Cependant, il explique : « Pour un junior, il est difficile de trouver un travail, et les salaires sont moins élevés qu’en France. » Notons tout de même que depuis 2017,il est bien plus coûteux pour une entreprise de licencier des salariés, d’où une sécurité de l’emploi renforcée.

Pour qui ?

Il faut aimer manger, boire et vivre à 100% ! Ulysse le confirme « Les Italiens sont très joviaux ! » Milan, qui n’est pas la capitale de l’Italie, reste une grosse métropole très dynamique et vivante : « L’offre culturelle est géniale. » insiste Carole, car il y a toujours un nouveau resto, un nouveau bar, un nouveau club à tester et une nouvelle expo à visiter. Des rendez-vous internationaux rythment l’année : la Fashion Week, le Salon du Meuble et du Design, la Food Week… Vous n’aurez pas le temps de vous ennuyer !

La ville en elle-même est faite pour la marche ou le vélo, et vous pourrez découvrir ses quartiers plus ou moins confidentiels. Par ailleurs, de nombreuses escapades sont possibles : « La plage, où il fait beau et chaud est à seulement une heure de route » précise Rebecca, une photographe milanaise. La montagne est elle aussi toute proche, comme Florence, Gênes ou le Lac de Côme !

Les plus

A t-on vraiment besoin d’en dire plus ?

Les moins

Infos budget

Logement

Milan est malheureusement la ville la plus chère d’Italie en ce qui concerne les loyers. Il faut ainsi compter en moyenne 938 euros/moispour loger dans un studio à Milan. Sachez que dans la majorité des cas, l’électricité et le gaz ne sont pas compris dans le prix, et il est courant pour le propriétaire de demander trois loyers en guise de caution.

Papier administratif

Pour travailler, il vous faut un numéro d’imposition appelé le codice fiscale. Rendez-vous dans votre Agenzia delle Entrate (ou bureau d’impôt, mais ça sonne quand même moins bien) la plus proche de chez vous, avec votre passeport ou carte d’identité, votre permesso di soggiorno (ou permis de séjour que vous obtenez auprès du commissariat de police le plus près de chez vous). Vous aurez aussi un formulaire à remplir.

Santé

En Italie, le régime de sécurité sociale est universel, il couvre donc tous les travailleurs. Si vous avez un statut spécial (indépendant, professions libérales), la caisse d’assurance maladie n’est pas la même que pour le reste des salariés.

Transports

Investissez dans une Urban Travel Card pour utiliser les transports en commun (bus, métro, tramway) de la ville : la carte coûte 10 euros et est valable quatre ans. L’abonnement est fixé à 33 euros par mois, ou 330 euros par an (ce qui vous fait économiser 5,5 euros/mois). Il est aussi possible de s’abonner au Vélib’ local : Bikemi. L’abonnement annuel est de 36 euros, puis la première demi-heure est gratuite (ensuite, c’est 50 centimes par demi-heure supplémentaire). Malheureusement, les vélos ne peuvent être utilisés qu’entre 7h et minuit.

Internet / téléphonie mobile

Il faut compter entre 20 et 35 euros par mois pour avoir une connexion ADSL digne de ce nom à Milan. En ce qui concerne votre forfait mobile, vous avez des offres qui varient entre 9,90 à 40 euros/mois en fonction des opérateurs : vous devriez trouver votre bonheur. Si ce n’est pas le cas, tournez-vous vers les cartes prépayées, encore très utilisées en Italie. Enfin gardez en tête que l’opérateur Free devrait se lancer dans le pays courant 2018, avec des offres probablement très attractives.

Vous n’avez plus qu’à commander votre Vespa pour vous lancer dans la dolce vita rythmée de Milan ! Ciao !

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Photo by Thomas Decamps
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