Le métier de Growth Hacker | Interview de Côme Courteault (TheFamily)

10 nov 2016

3 min

 Le métier de Growth Hacker | Interview de Côme Courteault (TheFamily)

Nouvelle tendance issue des startups américaines de la Silicon Valley, le Growth Hacking semble être le nouveau métier miracle pour générer de la croissance.

Nous avons rencontré Côme Courteault, Head of Growth chez TheFamily, la célèbre société privée d’investissement qui aide les startups à grandir. Plus qu’un accélérateur ou un incubateur, cette structure propose des outils et formations aux entrepreneurs tout au long de leur projet, pour faire émerger les champions de demain.

Côme nous raconte son parcours jusqu’à TheFamily et nous en dit plus sur ce métier encore méconnu.

Salut Côme, peux-tu nous retracer les grandes lignes de ton parcours ?

Après un bac S j’ai enchaîné sur une licence de Marketing à Dauphine puis un Master à Sciences Po. Au collège, je vendais des sites web et à Dauphine j’ai lancé un site spécialisé qui existe toujours : iPhilo. J’ai rencontré TheFamily lors de mon année de césure de Master, lorsque j’ai décidé de lancer une appli dans l’éducation. Assez vite j’ai compris que ma startup ne décollerait pas et j’ai commencé à travailler sur le Growth Hacking (littéralement «pirater la croissance»). C’est à ce moment-là que Oussama, le co-fondateur de TheFamily, m’a proposé de bosser pour lui. On a ensuite rencontré Julien, avec qui on a pu créer une vraie équipe de Growth Hackers. Notre principal objectif : aider nos startups à grossir plus vite.

Si tu devais définir ton job en quelques mots ?

C’est toujours difficile de donner une définition simple.

Le terme qui généralement pose problème c’est celui de « Hacking » … En gros, ça suppose de trouver un moyen original, détourné, pour atteindre les objectifs.

Tu nous livrerais quelques-unes de ces techniques utilisées à TheFamily ?

C’est compliqué… La majorité des moyens que l’on utilise sont actifs à ce jour, et dès que ça devient de notoriété publique ça perd tout son intérêt. Mais pour donner des exemples utilisés par des startups de chez nous, je peux par exemple citer le fait de scrapper LinkedIn pour trouver les premiers clients. Il y a aussi une startup qui avait créé un faux profil qui allait automatiquement visiter des milliers d’autres profils, ce qui leur permettait de driver du trafic sur leur site.

Quelle est la place de la technique dans le Growth Hacking ?

Elle est omniprésente. Il ne s’agit pas forcément de savoir coder, mais au moins de comprendre le fonctionnement et de maîtriser les scripts. Le champ des possibles est tout de suite beaucoup plus large pour celui qui comprend un minimum comment fonctionne la technique.

Selon toi, comment va évoluer ton métier dans les années à venir ?

Déjà, le Growth Hacking ne peut véritablement exister que dans des petites structures. Trois personnes dans un garage qui scrappent des données sur internet ne risquent pas grand chose; ça ne serait pas le cas pour une grande entreprise. C’est vrai que l’intitulé de poste commence à être un peu victime du marketing et l’on voit fleurir des offres utilisant ce titre dans tout type de structures, mais il s’agit très souvent d’un poste classique en marketing.

Quelques noms de blogs incontournables dans le domaine ?

Je vais forcément prêcher pour ma paroisse, mais le top c’est koudetat.co, où on peut visionner 70 heures de vidéos sur le Growth Hacking. Sinon il y a aussi deux.io qui est très bien et growthhackers.com, sur lequel on peut consulter de nombreux cases studies où ils analysent les leviers utilisés par des entreprises.

Tu m’as convaincu que ton job est génial… Quelles compétences dois-je développer ?

Comme on fait passer pas mal d’entretiens en ce moment pour staffer notre équipe, on se pose nous-même la question ! C’est encore très jeune et expérimental donc il n’y a pas de réponse toute faite à apporter. Ce qui est sûr c’est qu’il n’y a pas de parcours type : l’important c’est surtout d’être débrouillard et de savoir utiliser les outils qui existent comme Google Analytics, Photoshop, etc.

De manière générale, je conseille à tous les étudiants d’apprendre à coder. Il ne s’agit pas d’être excellent, mais juste de bien comprendre les logiques. Même si dans les années à venir on devrait pouvoir s’en passer parce qu’il existe de plus en plus d’outils qui permettent de faire des choses sans toucher à une ligne de code. C’est important aussi d’avoir un portfolio à présenter, donc de se faire ses propres expériences en créant un projet ou en rejoignant un existant.

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Photo TheFamily©