Être un bon boss : les do and don't du CEO

23 mar 2018

5 min

Être un bon boss : les do and don't du CEO
autor
Cécile Nadaï

Fondatrice de Dea Dia

Le poste de CEO, Chief Executive Officer (ou DG - Président Directeur Général) est le plus emblématique mais aussi le plus difficile à définir dans le monde des start-up. Et pour cause, selon le stade de développement de l’entreprise, son secteur d’activité, son mode de fonctionnement mais aussi selon le profil du CEO lui-même, son rôle auprès de ses équipes et la perception qu’elles auront de lui seront très différents.

Mais dans tous les cas, un CEO doit être un capitaine de navire. Il montre la bonne direction et incarne la vision de l’entreprise. Quelles sont les choses à faire et à ne pas faire pour y parvenir ? Nous avons posé la question à Caroline, CEO d’Ignition Program, entreprise libérée spécialisée dans le placement de talents au sein des jeunes start-up françaises les plus prometteuses.

Les Do

1. Se connaître

Avant toute chose, un CEO doit bien se connaître. Savoir dans quoi il est vraiment bon pour y consacrer un maximum de temps et déléguer le reste, ce dans quoi il n’a pas de réelle plus-value à apporter. « Au début, ce n’est pas évident à comprendre. On a l’impression qu’on peut tout porter. Par exemple pour l’administratif, au début je ne voulais pas en entendre parler mais avec le recul, c’est la meilleure chose que j’ai fait, ça m’a libéré un temps incroyable pour faire des choses dans lesquelles je suis vraiment bonne, comme le recrutement. Ça, j’y passe 17 heures par semaine car c’est là que je suis la meilleure et que j’apporte le plus de valeur ! »

2. Faire confiance

Un CEO est là avant tout pour fédérer des savoir-faire, cela suppose de laisser le talent de ses équipes s’exprimer, parfois dans des directions insoupçonnées ou d’une façon totalement différente de ce à quoi il s’attendait. À partir du moment où il confie une mission à un membre de son équipe, il doit lui faire confiance. « Quand on fait confiance à quelqu’un, il se sent autorisé à dévoiler son potentiel et c’est là qu’il devient meilleur. La confiance, c’est ce qui permet l’autonomie mais aussi la création de synergies entre les membres d’une équipe. Un CEO, en fait, c’est un peu le ciment d’une start-up, mais un ciment connecteur, qui serait capable de conduire l’électricité ! »

3. Être ouvert

Un CEO doit absolument combattre la résistance au changement, la sienne comme celle de ses équipes, il doit être capable de s’adapter à toutes les situations, changer de direction si le besoin s’en fait sentir, mais aussi être ouvert aux idées des autres. « Si quelqu’un a absolument envie de faire quelque chose, même si ce n’est pas du tout ce qu’on avait en tête, il faut le laisser faire. J’ai remarqué que plus on dit aux gens, “ c’est ok, vas-y, change “, plus ils osent, plus ils se révèlent. Il faut laisser les gens faire évoluer l’entreprise avec nous. Parce que quand quelqu’un est au bon endroit, qu’il aime ce qu’il fait, il fait des choses formidables. Quand on est entrepreneur, ce n’est pas toujours simple à accepter, mais à chaque fois que je l’ai fait, je ne l’ai pas regretté. »

4. Beaucoup communiquer

La communication doit aller de pair avec la liberté et l’autonomie, sinon comment être sûr que tout le monde avance dans la bonne direction ? Il faut donner les bonnes informations, transmettre les savoirs indispensables et inciter les équipes à communiquer dès que le besoin s’en fait sentir. « Il faut toujours informer les gens sur ce qui se passe pour qu’on puisse ramer tous ensemble dans le même sens. Je fais en sorte de voir tout le monde 1h de temps en temps pour m’assurer que les gens ont assez d’info, qu’ils sont à l’aise pour demander des conseils ou des moyens s’ils en ont besoin. »

5. Toucher à tout

Le CEO a un rôle de représentation. C’est à lui de transmettre sa vision, de fixer la culture d’entreprise et la stratégie à suivre. C’est aussi le représentant légal de l’entreprise, une vraie responsabilité qui peut l’amener à prendre en charge tout ce qui n’incombe à personne d’autre, ce qui l’amène souvent à toucher à tout. « En tant que représentant de la société, un CEO se retrouve souvent à conduire certains projets opérationnels dont personne ne veut. Il est souvent à l’arrière du terrain en train de ramasser les balles perdues ! »

Les Don’t

1. Cultiver la peur de l’échec

Un CEO qui inspirerait de la peur à ses collaborateurs gâcherait leur potentiel et les empêcherait de faire évoluer son entreprise. Car la peur décourage l’audace et sans audace, pas d’innovation. Encourager le talent suppose donc un minimum d’indulgence. « On peut tolérer une erreur si elle permet d’apprendre. J’aime qu’on ait une démarche de test & learn assez aboutie. Anticiper, savoir pourquoi et comment on fait les choses, imaginer ce qu’on va pouvoir obtenir d’un test de façon à être capable d’en tirer une leçon, que ça marche ou pas. »

2. Ne pas être transparent

On peut être débordé et enchaîner les rendez-vous, avoir des périodes plus chargées que d’autres mais il faut toujours rester accessible. Communiquer, permettre aux gens de communiquer et faire preuve de transparence. « Le silence laisse place à toutes les interprétations. Si les gens ont l’impression qu’on leur ment, qu’on les évite, qu’on ne leur dit pas tout, il ne peut pas y avoir de confiance. Or, pour avancer dans la même direction, il faut se faire confiance. »

3. Vouloir tout contrôler

Il peut être tentant de vouloir tout contrôler quand on est le chef, c’est pourtant une erreur qui peut se révéler fatale. Car à vouloir tout faire, tout maîtriser, tout superviser, on finit par ne faire les choses qu’à moitié. « Vouloir tout contrôler, c’est perdre beaucoup de temps et passer à côté de l’essentiel, s’épuiser sur des tâches qu’on n’aime pas au détriment de ce pourquoi on est vraiment bon. En plus, on empêche d’autres gens de se révéler en faisant à leur place des choses qu’ils feraient bien mieux que nous. »

4. Ne pas avoir de cap

Une équipe a besoin de savoir où elle va, quelle direction poursuivre. Une décision n’est bonne que parce qu’elle permet de tendre vers un objectif défini. Sans objectif, comment savoir quelle décision prendre et où trouver sa motivation ? « Même si on laisse les gens autonomes et libres, même si on fait confiance, il faut montrer une direction, avoir une vision, offrir un cadre et encourager les gens à structurer leurs initiatives. »

5. Ne pas s’amuser

L’essentiel, pour être un bon CEO, c’est d’aimer ce qu’on fait, aimer sa boîte, son boulot, ce que ça apporte aux gens autour de soi. Car être heureux de se lever le matin pour aller faire ce qu’on a à faire, c’est encore le meilleur moyen de bien le faire. « Les fois où j’ai été la moins bonne en tant que CEO, c’est les fois où je me suis retrouvée à faire des choses que je n’avais pas envie de faire. Dans ces cas-là on perd facilement patience, on voit les autres s’éclater à faire des choses qu’ils aiment pendant que nous, on perd du temps sur une tâche qui nous ennuie. Du coup on devient désagréable et il n’y’a rien de pire. Il faut s’amuser. »

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Photo by WTTJ @Ignition Program

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