Vous voulez travailler dans la Mode ? Ne partez plus à Londres !

29 jun 2016

2 min

Vous voulez travailler dans la Mode ? Ne partez plus à Londres !
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Le Royaume-Uni s’est prononcé sur sa volonté de continuer ou non dans l’Union Européenne. Le vote a surpris tous les pronostics en clamant un « LEAVE » à plus de 51%. L’industrie de la mode va être affectée par cette sortie de l’Europe comme beaucoup d’autres secteurs. Avant d’envoyer votre CV de l’autre côté de la Manche, nous vous expliquons les conséquences du Brexit.

Le monde de la mode s’était mobilisé en faveur du « REMAIN »

« Si le Royaume-Uni sortait de l’UE, les marques (de mode) réfléchiraient à deux fois avant d’installer leurs studios créatifs ici. » expliquait Luca Solca, Responsable des biens de luxe chez Exane BNP Paribas quelques jours avant le résultat du vote. L’impact sur les marques de luxe sera désastreux à moyen terme sur un marché qui pèse 26 milliards de livres. En mai dernier, plus de 282 Britanniques – notamment Imran Amed de The Business of Fashion, la Rédactrice en Chef du Vogue britannique Alexandra Shulman et la styliste Vivienne Westwood – ont signé une lettre en faveur du maintien du Royaume-Uni dans l’Union européenne. 90% des créateurs britanniques souhaitaient rester dans l’Europe. Christopher Raeburn, Sibling et Daniel W Fletcher avaient même utilisé leurs défilés respectifs comme porte étendard du « REMAIN » à l’Union. Christopher Bailey, créateur de mode chez Burberry a signé la page éditoriale du Times de Londres indiquant : « La Grande-Bretagne sera plus forte, plus sûre et mieux en restant membre de l’UE ». La campagne contre le Brexit s’est bien sûr étendue sur les réseaux sociaux ; le magazine i-D a proposé aux jeunes lecteurs de poser avec des t-shirts ‘’In’’ sur son compte Instagram.

Les conséquences désastreuses sur les marchés

Première et direct, la dévaluation de la Livre Sterling va impacter fortement les 7,5 milliards de livres d’exportations (chiffre 2014) des produits liés à la mode. Ce secteur vit grâce aux importations en matières premières et des fabrications délocalisées. Avec une baisse de sa monnaie, les prix vont inévitablement augmenter et être moins compétitifs… Et demain, les petites marques britanniques vont souffrir des nouveaux accords commerciaux qui seront négociés avec tous les pays étrangers (européens et non-européens) quant à la circulation des marchandises.

La fuite des talents

Le Brexit est aussi une mauvaise nouvelle pour les grandes écoles de mode britanniques reconnues dans le monde entier. Elles bénéficiaient jusqu’alors de subventions importantes provenant d’une part de l’industrie de la mode et d’autre part de l’Union Européenne. De nombreuses étudiants issus de l’Union étaient attirés par ces écoles, payant des frais de scolarité moins élevés que des ressortissants étrangers à l’Europe. Et beaucoup restaient ensuite sur le sol britannique pour développer leur propre activité, contribuant à faire de Londres la plaque tournante de l’innovation dans les secteurs de la mode et de la création. Le risque serait de voir de nombreux talents fuir Londres et s’établir dans d’autres capitales de la mode moins onéreuses telles que Paris et Milan.

S’installer à Londres ? Attendons…

L’Union européenne avait aussi permis à certaines marques comme Céline, dont le siège est à Paris, d’opérer des deux côtés de la Manche (la directrice artistique Phoebe Philo travaille depuis son bureau londonien). Ce ne sera plus aussi aisé demain comme il sera compliqué d’avoir une libre circulation des personnes entre le Royaume-Uni et l’Union européenne. Les sociétés étrangères basées en Grande-Bretagne vont revoir leur politique de ressources humaines. Autant d’incertitudes, qui poussent les experts à dire que le Brexit devrait dès à présent ralentir les recrutements. Et HSBC avait d’ores et déjà indiqué qu’elle transférerait un millier d’emplois de Londres vers Paris si une sortie de l’UE se matérialisait…

Attendez la nomination du futur Premier Ministre britannique et la politique économico-sociale adoptée pour savoir s’il est judicieux de postuler au Royaume-(des)uni !

Photo © Neil Hall Reuters

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