Consultant freelance ou salarié : que choisir ?

27 avr. 2018

6min

Consultant freelance ou salarié : que choisir ?
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Certains consultants salariés décident de franchir le pas et de devenir freelance. Cela comporte des risques et requiert un autre type de discipline, mais cela peut naturellement mener à des bénéfices et des avantages non négligeables, si tant est qu’on obtienne des projets et des contrats.

Les deux facteurs clés à mesurer avant de se lancer :

Facteur externe clé : valeur de l’expertise sur le marché et expérience

De manière générale, un consultant qui dispose de compétences techniques ou fonctionnelles abouties (intelligence artificielle, gestion post-intégration…) aura nettement plus de facilités à trouver des missions. Plus l’expertise est fine, et en vogue, plus il aura la capacité à briller et à trouver des projets. Sans faire de règle générale, un consultant qui a au moins travaillé 5 ans, a plus de chances de réussir en tant que freelance, car les clients valorisent l’expérience, surtout lorsqu’ils sont conscients que le consultant freelance n’a pas l’avantage d’être coaché et guidé.

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Facteur interne clé : travail en pleine autonomie et auto-gestion

Celui qui aime prendre des risques tout en sachant travailler en autonomie, développer des livrables (quasiment tout seul), s’auto-former et faire de la prospection commerciale, à l’image d’un entrepreneur, mais dans un créneau bien particulier où il sera difficile de revendre sa société (car a priori pas appuyée sur un produit ou une solution comme pour des start-up), est alors sans doute fait pour le freelance.

Afin de pouvoir choisir sa voie, voici une liste de huit points auxquels porter son attention avant de franchir le pas :

La situation contractuelle

Pour le consultant salarié

Bien que cela dépende du pays, le consultant salarié bénéficie en général d’une certaine stabilité. Il dispose d’un contrat à durée déterminée ou indéterminée, avec des avantages sociaux (dont la mutuelle), une participation de l’employeur aux cotisations sociales (maladie, vieillesse) et un nombre de jours de vacances qui varie selon les pays, mais qui est en général de 20 jours minimum. Le salarié est également mieux protégé contre un licenciement abusif, peut faire appel à des syndicats internes et peut intenter une action aux Prud’hommes par exemple qui le protègera. Enfin, le consultant salarié bénéficie en règle générale d’une protection liée à la taille et la réputation du cabinet.

Pour le consultant freelance

Ce dernier doit cotiser lui-même sa couverture sociale, obtenir des contrats de plus ou moins longue durée, et ne disposer pas d’un nombre de jours de vacances officiel. Le freelance est souvent moins protégé sur le plan juridique qu’un salarié, et peut être davantage isolé car il doit tout prendre en charge lui-même.

Point de vue spécifique au conseil

En raison de ces risques liés à la situation contractuelle, il est souvent recommandé de ne pas se lancer comme freelance au démarrage de sa carrière, contrairement à un entrepreneur, car il est probable qu’il ne connaisse pas encore bien le détail de la couverture dont il peut bénéficier.

Revenus

Pour le consultant salarié

Il bénéficie d’une régularité de son salaire de base et de son bonus, plus ou moins variable selon sa performance annuelle.

Pour le consultant freelance

Le freelance peut parfois être en pénurie de revenus, soit parce qu’il n’a pas de missions, soit lorsqu’il décide de prendre des jours de congés par exemple, car ils ne sont pas rémunérés. Mais il peut aussi, s’il est apprécié, bénéficier de revenus beaucoup plus importants, d’autant plus qu’il peut, en plus de ces revenus plus importants, déduire un certain nombre de charges de ses impôts, que le consultant salarié ne peut naturellement pas déduire.

Point de vue spécifique au conseil

Il peut être opportun d’avoir un peu de “réserve” financière avant de se lancer en tant que freelance, sinon les premiers mois risques d’être difficiles. Dans ces conditions, il est souvent utile de se lancer un peu plus tard dans sa carrière, soit après quelques années, soit lorsqu’on est à un tournant de sa carrière en hésitant de partir chez un de ses clients, ce qui est fréquent.

Autonomie et flexibilité

Le consultant salarié

Lorsqu’un consultant est salarié, il appartient à une structure hiérarchisée, et quand bien même il existe des cabinets qui favorisent l’horizontalité, son autonomie et son pouvoir de décision restent variables. Il peut y avoir aussi, le cas échéant, des pesanteurs institutionnelles (lenteur des décisions, des technologiques - outils limités.) Lorsque le salarié veut quitter son cabinet, il doit parfois faire face à des clauses de non-concurrencequi ne lui permettent pas de travailler pour des clients qu’il avait dans son précédent cabinet pendant un certain laps de temps. Enfin, le consultant salarié a plus ou moins de flexibilité et doit souvent travailler au bureau (cela dépend bien évidemment de la culture d’entreprise).

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Pour le consultant freelance

Le statut même de freelance est relativement autonome ce qui implique pour le consultant une grande marge de manœuvre dans sa prise de décision. Il bénéficie d’une liberté dans ses choix d’outils et n’a pas besoin de demander des autorisations pour travailler avec quiconque. Il est enfin flexible et s’il ne doit pas se rendre chez ses clients, peut travailler de n’importe où, tant qu’il effectue le travail demandé dans les temps et avec le bon niveau de qualité.

Point de vue spécifique au conseil

Il n’est pas opportun de se lancer lorsque l’on ne se sent pas assez structuré pour travailler en pleine autonomie, sans véritable support ni l’assurance de faire de la qualité (pas de coach a priori ni de mentor), alors que les clients attendent de la structure et des livrables revus et challengés avant de les revoir eux-mêmes.

Propriété intellectuelle

La propriété intellectuelle (livrables, modèles) du consultant salarié appartiennent en général au cabinet de conseil, tandis que celle développée par le consultant freelance ; à moins d’une clause spécifique demandée par l’organisation qui engage le consultant freelance, demeure en général sa propriété.

Point de vue spécifique au conseil

Si l’importance de sa création et de ses idées paraît importante aux yeux du consultant, alors il a plutôt intérêt à se lancer en tant que freelance. La propriété intellectuelle a d’autant plus de valeur si le consultant freelance travaille dans un domaine d’expertise (par exemple, l’intelligence artificielle.)

Evolution de carrière

Évolution du consultant salarié

Il peut être promu car il bénéficie de règles claires qui régissent son passage au grade supérieur. Il peut ensuite l’indiquer sur les réseaux sociaux professionnels type LinkedIn, pour faire reconnaître sa promotion dans le monde professionnel.

Évolution du consultant freelance

Il peut s’auto-promouvoir, mais au-delà des certifications, recommandations et indications de son niveau de séniorité, il lui est plus difficile de démontrer un passage au grade supérieur comme dans une entreprise.

Point de vue spécifique au conseil

Le consultant freelance doit être quelqu’un qui suit son propre calendrier et progresse à son rythme. Aucune structure ne sera là pour l’établir dans une catégorie, seul le marché et ses clients pourront donner des gages sur sa progression.

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Soutien financier

Le consultant salarié

Concernant le soutien financier, le consultant salarié peut facilement obtenir des crédits ou des prêt car il peut justifier de revenus réguliers et stables dans le temps.

Le consultant freelance

Du côté du consultant freelance, ce dernier peut certes obtenir des crédits mais il doit en règle générale apporter plus de garanties et/ou prendre davantage d’assurances.

Point de vue spécifique au conseil

Les consultants en cabinet gagnent relativement bien leur vie, donc contrairement à d’autres secteurs, il vaut mieux être sûr de sa décision car les revenus sont conséquents pour les consultants salariés avec des augmentations de surcroît importantes lors des promotions.

Intérêt et richesse des activités

Le consultant salarié

L’inconvénient du consultant salarié, c’est qu’il peut choisir ses missions de manière limitée car il doit aussi se plier à la demande des clients. La variété de ses tâches dépend de ses projets et de son rôle (stratégie, exécution, conseil pur vs opérationnel, etc.)

Le consultant freelance

Bien qu’il doive trouver un moyen de subsistance, le consultant freelance peut en général choisir les projets qui l’intéressent. Il peut plus facilement choisir des challenges spécifiques et bénéficier de tâches variées car il est censé tout faire de A à Z (à moins qu’il ne travaille avec d’autres consultants freelance.)

Point de vue spécifique au conseil

Bien que cela dépende fortement de la taille du cabinet, les consultants en cabinet peuvent choisir leurs missions uniquement dans les domaines couverts par les cabinets, tandis que le consultant freelance peut choisir le domaine dans lequel il peut apporter un appui.

Prospection et tâches administratives

Pour le consultant salarié

Même si le consultant salarié a parfois des tâches administratives à gérer (par exemple, déclaration des temps passés et des dépenses), il n’a pas forcément à gérer d’autres tâches administratives et n’est pas, en règle générale, en charge de la prospection. Sauf passé un certain grade bien évidemment en fonction des structures, où le consultant salarié peut avoir des objectifs de ventes.

Pour le consultant freelance

Le consultant salarié, lui, ne peut se reposer sur personne et doit gérer l’administratif lui-même (comptabilité, déclaration fiscale de l’entreprise, préparation des K-Bis et autres documents d’offres). Il peut sinon, le confier à un tiers, mais dans cette situation, cela engendre des frais. Il est aussi en charge de la prospection. Si cela peut apporter de réelles récompenses, cela peut aussi constituer une charge de travail supplémentaire non négligeable.

Point de vue spécifique au conseil

Évidemment, le consultant freelance doit avoir un appétit pour la prospection et le développement commercial. Il doit aussi vouloir gérer lui-même l’administratif ou payer un comptable. C’est une activité conséquente et bien que la France s’améliore en la matière, les obligations d’information et de reporting restent nombreuses, et ce sera autant de temps non disponible pour son travail effectif. Il faut donc être conscient de ce point.

Attention, les situations ne sont pas binaires et il existe des zones de liberté de chaque côté. Il importe néanmoins de bien être conscient des charges qui peuvent peser sur un consultant freelance, tout en sachant que les récompenses peuvent être in fine nettement plus importantes et rapides que pour un consultant salarié.

Alors, tout compte fait ? Plutôt freelance ou salarié ?

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Photo by WTTJ