« Quand je crée une pièce, j'y crois à 100% » Camille - Faguo

22 sept. 2016

3min

« Quand je crée une pièce, j'y crois à 100% » Camille - Faguo
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Au sein d’un loft de 200m2 se cache la jeune équipe de Faguo, cette marque française de chaussures et d’accessoires. Chaque collection est développée dans un esprit jeune et dynamique !

Comment Camille** Poyet, la Créatrice de Collection** trouve-t-elle son inspiration et travaille-t-elle au quotidien ? Rencontre avec cette créative de 27 ans qui nous dit tout et donne même ses meilleurs conseils aux stylistes en herbe.

Quel parcours t’a amené jusqu’à Faguo ?

J’ai fait un BTS en design de mode option textile à Olivier-de-Serres (L’École nationale supérieure des arts appliqués et des métiers d’art). C’est une formation orientée sur les techniques de fabrication du textile comme la maille ou les couleurs. J’ai toujours été passionné par les chaussures et principalement par les sneakers. Du coup, j’ai fait un diplôme supérieur en design produit au même endroit.

Comme je n’avais pas touché à la chaussure, j’ai fait un stage pour une marque de sneakers. J’y ai vraiment appris en profondeur le métier grâce à deux designers qui ont pris le temps de me montrer l’envers du décor. Aujourd’hui, ça fait 4 ans que j’ai intégré Faguo !

Qu’est-ce qu’une Créatrice de collection ?

C’est une personne qui suit les collections : de l’idée jusqu’à la mise en boutique.

Avec quels collaborateurs travailles-tu le plus ?

Quotidiennement, je travaille avec Nicolas, l’un des cofondateurs de Faguo, qui est là pour valider toutes les étapes. Il donne énormément son avis et ses envies sur les thèmes de saison. J’ai aussi des interlocuteurs en Asie et en Europe qui sont notre relai : je leur transmets les fiches techniques en anglais qu’ils retranscrivent aux usines.

Comment se déroule une collection ?

Ça commence dès la recherche d’inspiration. Grâce à des mood boards (ces tableaux qui rassemblent des images, comme sur Pinterest, ndla), nous rassemblons les tendances qui nous servent à construire nos collections. Par exemple, pour l’hiver prochain, on va travailler sur le thème du Mont-Blanc et de l’alpinisme. Ce thème oriente notre gamme de couleurs, les imprimés que l’on va développer, les matières et les détails, comme ceux que l’on trouve sur des chaussures de montagne.

Après on lance les prototypes auprès des usines. En parallèle, on commence à décliner nos couleurs et nos matières sur les modèles déjà existants. Une fois les “protos” reçus, je mesure tout avec un mètre ruban et j’ai l’habitude de les recouvrir de scotch Tesa sur lequel je redessine pour faire mes corrections !

Il y a tout un suivi de fabrication à faire. Enfin, on se met autour d’une table et on regarde l’ensemble de la collection, souvent avec l’équipe commerciale. Ils ont un bon retour sur ce qu’ils vendent. On ajuste pour définir notre collection définitive. C’est à ce stade-là que mon travail est fini.

Combien de temps passes-tu à créer une collection ?

Entre le moment où on a eu l’idée et la mise en magasin : un an. Je travaille sur deux collections par an et parfois, en plus, des collections capsules. Ça fait pas mal de travail et beaucoup de choses différentes à gérer.

La pièce que tu as conçue que tu préfères ?

Aspen, une basquette montante. J’ai beaucoup travaillé les détails avec un empiècement sur l’arrière et des détails de surpiqûres. Ce modèle me ressemble pas mal.

D’où vient ton inspiration ?

De partout ! Quand je crée quelque chose, j’y crois à 100%! Je m’inspire de photos trouvées sur Internet, de Pinterest ou même de photos que j’ai prises moi-même, comme une jolie vitrine. J’aime beaucoup certains sites de tendances comme Peclers, WGSNmais aussi highsnobiety, hypebeast, oki-ni pour les dernières actualités et sorties mode. D’autres collaborateurs m’envoient leurs coups de coeur également.

Quelles qualités faut-il avoir pour exercer ton métier ?

Être très créatif et avoir les idées qui fourmillent! C’est très important. De manière générale, il faut être curieux et ouvert à tout, que ce soit dans l’actu ou dans la mode. Il faut se nourrir pour se stimuler, créativement parlant. Être très organisée m’aide également beaucoup. Même si on nous charrie pas mal parce qu’on a le bureau le plus désordonné !

Quel est le plus gros défi à relever dans ce métier ?

Défendre ses idées coûte que coûte! Quand il y a des discussions avec des commerciaux qui n’ont pas le même discours, il faut tenir… Ce n’est pas toujours évident (rire) ! Il faut savoir faire des compromis avec diplomatie pour qu’un modèle passe.

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