Comment optimiser son temps de travail grâce au deep work ?

23 janv. 2018

4min

Comment optimiser son temps de travail grâce au deep work ?
auteur.e

L’ambiance open space, les mails intempestifs, les réseaux sociaux… Vous l’avez tous remarqué les distractions sont omniprésentes au bureau. Du coup, il est de plus en plus difficile d’avoir une concentration absolue au travail. C’est pour cette raison qu’un professeur américain a théorisé le “deep work” ou “travail en profondeur” pour reprendre le pouvoir et rester concentré.

Bien souvent une tâche qui demande efforts et attention se trouve contrariée par nos désirs (manger, dormir, regarder la télévision, faire un tour sur Twitter ou Instagram) et bien souvent, c’est plus fort que nous. Voyant qu’avec autant de tentations il allait être compliqué pour la nouvelle génération de développer des idées, de créer et d’innover, un professeur américain Cal Newport défend une méthode originale pour reprendre le contrôle, qu’il a baptisé “deep work”. Sa démonstration ? En étant isolé, déconnecté et concentré, le cerveau humain peut accomplir des merveilles.

D’ailleurs, croire que les meilleurs le deviennent grâce à un talent inné est un postulat erroné. En réalité, ils ont simplement une force de travail plus puissante qui découle de leur capacité de concentration. Dans son ouvrage, un best-seller de l’autre côté de l’Atlantique Deep work : Rules for focused success in a distracted world , Cal Newport donne les clefs pour réapprendre à ne plus se laisser distraire par les différentes sollicitations digitales, et ainsi gagner en efficacité. Explications.

Fragmenter son temps de travail

Cal Newport conseille d’alterner entre moments de travail purs et « créneaux Internet » et de tenter au maximum de respecter cette séparation. « L’utilisation d’un service source de distraction ne diminue pas en soi la capacité de votre cerveau à se concentrer. C’est plutôt le fait de passer en permanence, au moindre signe d’ennui ou de difficulté cognitive, d’activités à forte valeur ajoutée avec peu de stimuli à des activités à faible valeur ajoutée avec beaucoup de stimuli qui apprend à votre esprit à ne jamais tolérer l’absence de nouveauté. Cette bascule constante affaiblit les muscles mentaux responsables d’organiser les nombreuses sources rivalisant pour accaparer votre attention. En isolant l’utilisation d’Internet (et donc en isolant les distractions), vous réduisez au minimum le nombre de fois où vous cédez à la distraction. Et, ce faisant, vous renforcez les muscles chargés de sélectionner ce qui doit retenir votre attention. »

Structurer sa journée au maximum pour gagner en efficacité

Le deuxième enseignement à retenir pour optimiser son temps de travail consiste à établir un planning serré de toutes ses tâches et de s’y tenir : « Au début de chaque journée de travail, prenez une nouvelle page du carnet (avec des lignes) que vous destinez spécialement à cet usage. Au début de chaque ligne, indiquez une heure de la journée, et ce, jusqu’à ce que vous ayez couvert toutes vos heures de travail d’une journée type. Voici maintenant la partie importante : divisez les heures de la journée en créneaux, auxquels vous affectez des activités. »

Il y a plusieurs façons d’intégrer la profondeur dans sa vie professionnelle, et notamment quatre philosophies principales qui s’adaptent au travail et à la façon de fonctionner de chacun, avec le même résultat : gagner en efficacité et devenir meilleur.

1. La philosophie monastique

Elle consiste à éliminer ou réduire drastiquement toutes les tâches superficielles pendant de longues périodes (des mois, saisons, trimestres) ininterrompues.

2. La philosophie bimodale

Sans aller jusqu’à éliminer toutes distractions de sa vie professionnelle, elle consiste à se préserver des plages de “deep work” suffisamment importantes permettant de se consacrer uniquement à l’effort de penser, avant de revenir à une vie professionnelle plus mondaine, faite de tweets et de discussions à la machine à cafés.

3. La philosophie rythmique

Elle induit que pour ne jamais manquer une séance de “deep work”, il faut en faire une habitude, trouver un rythme régulier et ainsi, éliminer tous questionnements relatifs à leur mise en œuvre. Un bon rythme peut être de se lever tous les matins à 6h et de travailler deux heures dans un état de grande concentration. Le reste de la journée sera dédié aux tâches plus superficielles.

4. La philosophie journalistique

Les journalistes ayant de courts délais, ils doivent pouvoir écrire leurs articles rapidement et n’importe quand : ils doivent pouvoir activer leur mode “deep work” dès que nécessaire. Ainsi, même trente minutes de temps libre entre deux conférences de rédaction leur permettent d’avancer. Mais activer/désactiver son mode “deep work” est une habilité qui demande temps et pratique.

Que faire quand ça coince ?

La technique des grands signes

L’angoisse de la page blanche, cette peur paralysante, J. K. Rowling, l’auteure de la saga Harry Potter, l’a expérimentée alors qu’elle devait rendre son manuscrit mais n’arrivait pas à clore son intrigue. Pour débloquer la situation, elle a décidé de réserver une chambre au très luxueux Balmoral Hôtel d’Edimbourg. J. K. Rowling pensait que cela l’aiderait à retrouver sa concentration et en effet, c’est bien là-bas qu’elle a finalisé son livre. L’auteure a utilisé la technique des grands signes : elle a opéré un changement radical d’environnement pour faire pression sur son cerveau. Ce dernier a compris que la tâche à accomplir avait un niveau d’importance élevé et s’est mis à nouveau en action.

Cultivez votre oisiveté !

Pour optimiser ses séances de “deep work”, il est aussi conseillé d’être oisif ! Et oui, l’oisiveté n’est pas juste un petit plaisir ou un vice, elle est aussi indispensable au travail que l’encre à l’imprimante. En clair, se couper complètement de son travail est bénéfique pour notre cerveau. Ces coupures lui permettent de se recharger en énergie pour mieux performer ensuite. Pour retrouver sa concentration optimale et toute son attention, une simple balade en pleine nature peut se révéler très efficace. On peut aussi écouter de la musique, aller courir, appeler un ami… Il est donc important de s’imposer des deadlines. Cela permet non seulement de reposer l’esprit, mais ça l’oblige aussi à privilégier le travail de profondeur pour terminer ses tâches à temps.

À vous de jouer maintenant.

SuivezWelcome to the Jungle sur Facebook pour recevoir tous nos meilleurs articles dans votre timeline !

Photo by WTTJ

Les thématiques abordées