Les 15 mots indispensables à connaître dans le secteur de la finance

28 mars 2019

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Qu’il s’agisse de réussir un énième entretien d’embauche, de montrer au junior qu’on n’a pas tout oublié ou de faire le savant lors du barbecue dominical, les 15 piliers du jargon financier qui suivent font toujours leur effet. Ils vous sauveront dans n’importe quelle situation… à condition que vous maîtrisiez réellement leur définition, et pas seulement la prononciation sans accent (pour les nombreux anglicismes). On vous décrypte tout ça, vous nous en direz des nouvelles !

PS : Et si vous n’avez toujours rien compris, découvrez notre vidéo TALK, notre format vidéo avec les youtubeuses Camille et Justine qui vous rend incollable sur les mots “compte triple” !

Equity (ou capitaux propres)

L’equity représente l’investissement réalisé par les actionnaires soit à la création de l’entreprise, soit lors de levées de fonds a posteriori. Quand on y ajoute les pertes et bénéfices générés par l’entreprise depuis qu’elle existe, l’equity représente, en comptabilité, la valeur de ladite entreprise à un instant t. Mais en pratique, cette valeur, l’equity value, est calculée différemment car elle est basée davantage sur le potentiel de croissance que sur le passé.

Cash-flow (ou flux de trésorerie)

Trésorerie générée ou perdue par une entreprise sur une période donnée : s’il y avait 50 dans les caisses au 1er janvier et 75 un an plus tard, alors le cash-flow de l’année est de 25. Le cash-flow peut être positif (on a plus de cash en fin de période qu’au début) ou négatif (on a « brûlé » du cash). La valeur d’une entreprise est généralement calculée comme la somme, actualisée, des futurs cash-flows espérés.

ROI (return on investment, ou retour sur investissement en français)

Ratio (%) qui mesure la rentabilité réalisée ou attendue d’un projet, en l’occurrence le gain obtenu par rapport à l’investissement consenti. Dans le cas où on hésite entre plusieurs projets dans lesquels investir, le calcul du ROI permet d’identifier le plus rentable.

Fusacq ou M&A (fusions-acquisitions, ou mergers and acquisitions)

Transactions au cours desquelles une entreprise est cédée à une autre (acquisition) ou deux entreprises échangent leurs parts pour ne faire plus qu’une (fusion). Ces opérations impliquent généralement un échange de cash ou de titres, un changement de contrôle et une modification de la gouvernance. Travailler en M&A, c’est intervenir sur ce type d’opérations : cela peut être en banque d’affaires (trouver des entreprises intéressées par le deal), en entreprises (identifier des cibles), en conseil (fournir à son client les informations financières, stratégiques ou encore juridiques essentielles) ou en banque (financer l’opération).

### Cash burn
Sortie de cash estimée pour une entreprise sur une période donnée. Par exemple : « On prévoit pour notre start-up un cash burn de 200 k€ par mois jusqu’à la fin de l’année, qui devrait diminuer à 150 k€ l’année prochaine avec l’arrivée des premières commandes. » Le cash burn permet d’estimer le moment où l’entreprise aura « brûlé » tout son cash et ne disposera donc plus de trésorerie. Cette information est cruciale dans le cadre de start-up qui ne sont pas encore rentables mais dont la croissance consomme beaucoup de ressources : les investisseurs veulent savoir quand une nouvelle levée de fonds sera nécessaire.

Point mort

Niveau minimal de chiffre d’affaires nécessaire à une entreprise pour faire face à ses charges fixes. Lorsque ce niveau d’activité est atteint, l’entreprise rentre dans ses frais et commence à gagner de l’argent. Les coûts fixes sont en effet ceux présents même lorsqu’il n’y a aucun client (loyer, assurance…), tandis que les coûts variables, comme leur nom l’indique, varient en fonction du niveau d’activité (service après-vente, coûts de livraison). Attention, tout dépend du secteur d’activité : le carburant est un coût fixe pour une compagnie aérienne (même quantité de kérosène que l’avion soit plein ou non, donc il faut prendre en compte ce coût pour calculer le point mort), mais pas pour un chauffeur de VTC ! Attention encore, dans la vraie vie la plupart des coûts sont “fixes par palier” : on n’embauche pas à chaque nouveau client, mais on ne peut pas servir 1 000 clients avec la même équipe que pour 10 clients…

MRR (monthly recurring revenue, ou revenu mensuel récurrent en français)

Indicateur opérationnel et financier clé, notamment dans les business models basés sur l’abonnement (box, logiciels SaaS, plateformes de streaming, etc.). Pour le déterminer, il faut éliminer les revenus “one shot” et tenir compte des pertes récurrentes de clients (par exemple, ceux qui ne renouvellent pas la période d’essai à tarif promotionnel). L’évolution du MRR dans le temps permet d’apprécier la rentabilité et la solidité du projet.

LBO (leveraged buy-out, ou achat à effet de levier en français)

Opération financière qui consiste à acquérir une entreprise et à financer cette acquisition en endettant (lourdement) l’entreprise rachetée, et donc en comptant (très) largement sur ses futurs cash-flows pour rembourser la dette. Bien souvent, l’acquéreur a identifié que les cash-flows de cette entreprise peuvent être grandement améliorés, et c’est ce qu’il va s’atteler à faire dès son arrivée aux commandes, afin de payer sa dette.

Vous n’avez toujours rien compris ?

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En bonus :

IRR (internal rate of return, ou TRI – taux de rentabilité interne)

Rendement maximal que doivent espérer les actionnaires, banquiers et autres financeurs pour considérer qu’un investissement est rentable. S’ils attendent un taux supérieur au TRI calculé pour un projet, alors ce projet n’est pas pertinent économiquement.

Compte de résultat

État financier qui recense toutes les opérations de l’entreprise pendant une période donnée (généralement un an) et permet d’apprécier la rentabilité de l’activité. On y trouve le chiffre d’affaires et les achats, qui permettent de calculer une marge, mais aussi les salaires, les autres charges (dépenses de communication, taxes), les intérêts bancaires ou encore l’impôt. Tout en bas du compte de résultat, on trouve donc le “résultat net”. Attention, une entreprise peut afficher un résultat de + 100 et, sur la même période, un cash-flow de – 25, par exemple si elle a payé ses fournisseurs plus vite qu’elle n’a elle-même été payée par ses clients, ou si elle a remboursé beaucoup de dettes, versé des dividendes, etc.

Venture capital (ou capital-risque)

Écosystème rassemblant des individus et des firmes qui prennent des parts minoritaires dans des entreprises non cotées de profils plutôt risqués (start-up, entreprises encore en développement) mais attendant en retour des rendements significatifs sur le long terme. Le nombre d’échecs est structurellement élevé, mais normalement proportionnel au gain effectué sur LA pépite, et les investisseurs se retirent généralement au bout de quatre ou cinq ans.

Back-office

Ensemble des équipes qui assurent le traitement des opérations financières dans une entreprise, une banque ou un fonds d’investissement. Une fois les ordres d’achat/vente passés par les traders en salle des marchés ou négociés par les chargés d’affaires en fonds d’investissement (front-office), c’est le back-office qui assure l’exécution opérationnelle et la conformité administrative de ces transactions : saisie et validation dans le système informatique, vérification des habilitations et plafonds, élaboration et envoi du contrat adéquat, modalités de paiement, émission de la confirmation, comptabilité, etc.

Crowdfunding (ou financement participatif)

Au départ, cette pratique n’existait que pour effectuer des dons afin de soutenir un projet, en échange de contreparties symboliques. Aujourd’hui, de plus en plus de plateformes de crowdfunding se sont développées pour permettre au plus grand nombre d’acquérir des parts dans une entreprise (et donc de devenir actionnaire) ou de lui prêter de l’argent (comme une banque). Dans tous les cas, l’opération doit apparaître dans les comptes de l’entreprise sous forme d’une dette, d’une augmentation de capital ou d’un revenu.

Obligation

Titre émis par une entreprise afin d’emprunter de l’argent sur les marchés financiers : le détenteur d’une obligation est donc un créancier, comme pourrait l’être une banque, puisqu’il détient une partie de la dette de l’entreprise. Les intérêts lui sont généralement versés une ou deux fois par an (c’est ce qu’on appelle le “coupon”) et le capital, au terme du prêt.

Broker (ou courtier)

Métier qui a pour mission d’exécuter les ordres d’achat/vente de titres en échange d’une commission sur chaque opération. Les brokers sont des intermédiaires indépendants agissant entre le client investisseur et différentes banques proposant des supports d’investissement. Ils jouent un rôle à la fois commercial (conseil sur les opportunités d’investissement), administratif (exécution des opérations) et technique (analyse, gestion de portefeuilles). Les grandes banques émettent régulièrement des « notes de broker », c’est-à-dire des analyses et des recommandations en faveur de tel ou tel titre, ou au contraire des alertes envers telle ou telle entreprise.

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