Partir travailler à Vancouver

09 mai 2019

7min

Partir travailler à Vancouver
auteur.e
Anouk Renouvel

Freelance @ Communication numérique

Vancouver arrive régulièrement dans le peloton de tête lorsqu’il s’agit de désigner les villes les plus agréables au monde : cela ne suffit pas à vous convaincre ? Sachez que cette cité portuaire est aussi la ville où a été inventé le fameux california roll… Voilà, on sent maintenant qu’on a toute votre attention ! On fait le point sur la métropole de l’Ouest canadien, qui est tout près de voler la vedette à Montréal, Los Angeles et même San Francisco !

Le marché de l’emploi

Bonne nouvelle, le chômage du Canada est à son niveau le plus bas jamais observé depuis le début de la collecte des données concernant l’emploi, en 1976 : en décembre 2018, il s’établissait ainsi à 5,6 %, soit plus de 160 000 nouveaux emplois créés dans le pays. En Colombie-Britannique (où se trouve Vancouver, pour celles et ceux qui ne sont pas très géographie), le taux de chômage est de 4,4 %, soit le plus bas de tout le Canada ! Pour vous aider dans votre recherche d’emploi, vous pouvez faire appel à [plusieurs organismes gérés par la communauté francophone], très active sur place : la Société de développement économique de la Colombie-Britannique (SDECB), le collège Éducacentre, La Boussole, BC Talents From France ou encore le Programme d’immigration francophone de la Colombie-Britannique. À ne pas négliger car, au Canada en général et à Vancouver en particulier, le réseau joue un rôle très important pour décrocher un poste. Avant de partir, demandez plusieurs lettres de recommandation à vos anciens employeurs, des éléments très appréciables auprès des recruteurs canadiens.

Si vous vous retrouvez en difficulté, n’hésitez pas à poser votre candidature pour du bénévolat : il s’agit d’une expérience très valorisée sur place, qui enrichira votre CV et vous aidera à trouver un emploi rémunéré. Vous pouvez aussi consulter ce site, qui vous indique les professions particulièrement demandées en Colombie-Britannique, et essayer de vous adapter autant que faire se peut à la demande. Notez enfin que si parler français est valorisé (c’est toujours bien de parler plusieurs langues), l’anglais est bien la langue officielle de la ville, et un bon niveau est requis pour obtenir un emploi qualifié.

Pour les entrepreneurs/start-upeurs

Depuis l’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis, Vancouver a bénéficié d’un regain de popularité de la part du monde de la technologie et de l’entrepreneuriat. Ainsi, Microsoft, Amazon ou même Salesforce y ont ouvert des bureaux, bras droits des maisons mères américaines. Mais pourquoi ? Un mode de vie plus agréable et surtout moins cher qu’à San Francisco, certes, mais surtout une politique d’ouverture des frontières qui permettent des recrutements de profils qualifiés étrangers plus simples, et bien moins stressants, qu’aux États-Unis. Le Canada a même créé un visa spécial start-upeur pour accueillir tous ces talents !

Les secteurs qui recrutent :

  • Santé : le secteur est l’un des premiers employeurs à Vancouver, et d’ici 2015 il est censé croître d’au moins 2,5 %.
  • Commerce : un sales manager peut viser un salaire annuel de 60 K par an (en dollars canadiens, soit 40 K€).
  • Finance : comptez 68 K par an (en dollars canadiens pour un analyste financier, soit plus de 45 K€ par an.
  • Technologie : un développeur web gagne en moyenne 59 K par an (en dollars canadiens, soit presque 40 K€ par an).
  • Économie verte : la ville est très engagée dans le développement durable, qu’il s’agisse de promouvoir la consommation locale ou de construire des bâtiments eco-friendly, et ambitionne même de décrocher le titre de ville la plus verte du monde en 2020.
  • Cinéma : Vancouver a accueilli plus de 450 productions en 2017-2018, ce qui a généré non moins de 3,4 millions de dollars de recette ! C’est n’est donc pas pour rien que la ville est surnommée “Hollywood du Nord”, son industrie cinématographique soutenant plus de 60 000 emplois.

La vie en entreprise

La semaine de travail est de 40 heures hebdomadaires. En général, les salariés arrivent tôt pour repartir tôt, vers 17-18 h. « L’ambiance en entreprise est plutôt détendue, nous explique Alex, conseiller informatique qui vit à Vancouver depuis cinq ans. Les Canadiens ont tendance à favoriser la vie de famille plutôt que la vie professionnelle. » Ce que nous confirme Sébastien, chercheur en physique nucléaire installé sur place depuis neuf ans déjà : « Évidemment, il y a des périodes plus stressantes que d’autres, mais l’ambiance au travail est plutôt détendue» . En revanche, le marché de l’emploi est très flexible, et Sébastien nous met en garde : « Vous pouvez vous faire renvoyer (ou démissionner) du jour au lendemain, si vous avez moins de trois mois d’ancienneté. » Après cette période, le préavis varie en fonction du nombre de mois travaillés dans l’entreprise.

Les plus

  • « Ce que je préfère à Vancouver, c’est l’ambiance générale : les gens sont vraiment relax et serviables », comme l’explique Sébastien.
  • Le congé maternité dure 15 semaines, mais vous avez aussi le droit au congé parental, à diviser entre les deux parents, qui peut durer jusqu’à un an : «Très appréciable quand on a un nouvel enfant », nous confirme Sébastien, qui en a profité.
  • Il ne fait pas (si) froid à Vancouver : pas besoin d’embarquer après-skis et gants fourrés, vous aurez le droit à des températures similaires à celles du nord de la France
    Vous pouvez y admirer des otaries en hiver !

Les moins

  • En moyenne, le coût de la vie à Vancouver est 11 % supérieur au coût de la vie en France. Et oui, Vancouver n’usurpe pas son titre de ville la plus chère du Canada, voire de l’une des villes les plus chères du monde, « alors qu’il ne s’agit même pas d’une capitale », précise Sébastien.
  • Vous n’avez le droit qu’à 10 jours de congés payés par an (auxquels s’ajoutent neuf jours fériés…).
  • Le salaire minimal est fixé à 12,45 $CAN de l’heure (soit 8,45 €), et il est donc plus bas que le SMIC français (qui est égal en 2019 à 10,03 € de l’heure).
  • Pendant les congés maternité ou parentaux, vous n’êtes rémunéré qu’à 55 % de votre salaire initial, avec un plafond fixé à 562 $CAN par semaine. En cas de congé parental prolongé (jusqu’à la 61e semaine), vous êtes rémunéré à 33 %, avec un plafond à 337 $CAN par semaine.

Pour qui ?

Pour les frileux ! Comme on l’a souligné précédemment, Vancouver est la ville la plus tempérée du Canada. C’est aussi “the place to be” pour les amoureux de la nature, passionnés d’activité outdoor : la ville est idéalement située, entre océan Pacifique et montagnes, pour plaire aux amateurs de surf, comme de randonnée ou de ski. Les citadins purs et durs auront peut-être plus de mal à trouver leur bonheur : « A Vancouver, il y a quelques musées sympas, et c’est tout », explique Sébastien, avant d’ajouter: « C’est une ville très tranquille, il est rare de trouver un endroit ouvert après 23 h… »

Cependant, la ville accueille de nombreux festivals de musique et de cinéma, de quoi se rattraper ! Ajoutons aussi que, comme aux États-Unis, il peut être difficile de créer des liens authentiques avec les locaux : les habitants de Vancouver seront toujours affables et prêts à vous aider, mais, comme nous le confie Sébastien : « Il est difficile de se faire de vrais amis. »

Infos pratiques

Loyers

Vancouver est une ville chère, comme mentionné précédemment, et cela se ressent évidemment dans le montant des loyers. En 2018, le prix de la location d’une chambre était d’environ 1 900 $CAN mensuels (soit 1 270 €), quand le loyer d’un appartement de deux pièces grimpe en moyenne à 2 612 $CAN par mois (soit 1 745 €). Mais, bonne nouvelle à l’horizon : les prix auraient tendance à se stabiliser, voire à baisser, en raison d’une hausse du nombre de logements disponibles sur le marché ! Une baisse à prendre avec des pincettes cependant : Tom Davidoff, professeur à l’université de la Colombie-Britannique (UBC), confiait à Radio Canada : « J’attendrais encore quelques mois avant de dire qu’il y a une baisse réelle. » Sachez aussi que vous devez souvent vous engager pour des baux d’un an : si vous souhaitez partir avant, c’est à vous de trouver un nouveau locataire pour vous remplacer.

Santé

Si vous faites partie des heureux élus ayant obtenu leur PVT, vous n’aurez en outre pas le droit au régime santé canadien. Avant de partir, vous devez obligatoirement souscrire à une assurance santé privée, pour couvrir toute la durée de votre séjour. Si vous êtes un résident permanent (RP), vous devrez payer une prime mensuelle selon votre situation personnelle (aucune taxe n’est en revanche prélevée sur votre salaire) pour financer votre assurance publique appelée Medical Services Plan (MSP) : 54 $CAN par mois (soit 36 €) pour une personne, 96 $CAN par mois (soit 64 €) pour un couple ou 108 $CAN par mois (soit 72 €) pour une famille de trois enfants et plus.

Gardez en tête que les soins dentaires et ophtalmologiques ne sont pas remboursés ; les Canadiens souscrivent donc aussi à une assurance privée, pour compléter l’offre publique. Vous devrez choisir votre médecin généraliste, mais ce ne sera pas une mince affaire : la demande est plus élevée que l’offre, et 5 millions de Canadiens n’ont d’ailleurs pas de médecin généraliste. Retenez également que vous devrez être bref : les rendez-vous durent rarement plus de 10 minutes.

Transports

À Vancouver, le prix du ticket de métro dépend du nombre de zones (trois seulement) que vous parcourez. Vous pouvez aussi investir dans une Compass Card, qu’il est possible de recharger au jour le jour, ou dans un abonnement mensuel qui coûte entre 95 $CAN (une zone) et 174 $CAN (trois zones).

Le vélo est aussi l’un des moyens de transport que préfèrent les habitants de Vancouver : la ville propose plus de 40 kilomètres de pistes cyclables.

Internet et téléphonie mobile

Concernant les abonnements téléphoniques, sachez que certains services, gratuits en France, comme la messagerie vocale ou les appels entrants, sont payants,donc renseignez-vous bien avant de souscrire à une offre. Consultez ce comparateur des meilleures offres mobiles pour la Colombie-Britannique, qui vous aidera à y voir un peu plus clair parmi toutes les options disponibles !

Pour la télévision et Internet, la majorité des abonnements tournent autour de 30 $CAN (soit 20 €), même si vous trouverez aussi des offres plus complètes à plus de 130 $CAN (soit 87 €) par mois.

Informations Visas

  • Le PVT (ou programme vacances-travail- : c’est un peu le saint Graal pour les Français (de 18 à 35 ans), car ce visa vous permet de résider (et de travailler) pendant deux ans au Canada. Mais il y a un hic : la demande est bien plus forte que l’offre et vous devrez participer à un tirage au sort (et croiser les doigts !) Vous pouvez tenter votre chance en vous inscrivant ici : bonne chance ! Si vous faites partie des heureuses et heureux élus, commencez à faire des économies : vous devez pouvoir prouver à la douane que votre compte présente un solde d’au moins 2 500 $CAN (ou l’équivalent en euros, soit 1 660 €).
  • Vous trouverez des visas plus classiques permettant d’immigrer en tant que travailleur qualifié, travailleur autonome ou encore investisseur. Toutes les informations sont disponibles ici.

Vous avez maintenant toutes les clés en main pour partir à Vancouver, et profiter d’une qualité de vie que vous ne retrouverez nulle part ailleurs !

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Photo d’illustration by WTTJ