Réussir et après ? De Richard Branson

27 sept. 2018

4min

Réussir et après ? De Richard Branson
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Richard Branson est un entrepreneur britannique et le fondateur du groupe Virgin, qui comprend plus de 300 entreprises dans des domaines extrêmement variés : aéronautique, téléphonie, transport ferroviaire, radio, musique, divertissement, banque…En 2008, dans un contexte où l’économie mondiale est des plus fragiles, l’homme d’affaires publie “Réussir…et après”. Dans cet ouvrage très personnel, il partage ses expériences, ses réussites et ses échecs et s’interroge plus largement sur ce que signifie “réussir sa vie”.

Véritable incarnation de l’image du successful self-made man et profil atypique, Richard Branson délivre des enseignements riches, tout en précisant qu’il n’y a pas de recette à appliquer : ce qui marche une fois pour les uns, ne fonctionnera pas forcément à nouveau pour d’autres ! On peut quand même essayer de s’inspirer un peu…

Small is beautiful

« À chaque fois qu’une entreprise devient trop grande, nous en créons une nouvelle. Préserver la dimension humaine signifie préserver l’investissement personnel, c’est-à-dire garder les gens qui comptent vraiment. »

Si le groupe Virgin est composé d’autant d’entreprises, c’est parce que Richard Branson s’est toujours attaché à diviser ses établissements dès lors qu’ils atteignent plus de 100 employés. Ainsi, chaque nouvelle entité peut se déployer sans avoir le poids et la pression de tout le reste du groupe sur les épaules. L’homme d’affaires explique aussi qu’il est plus facile d’innover et de prendre des risques dans une petite structure, sans que cela engage le bon fonctionnement des autres entreprises. Branson raconte que c’est ce fonctionnement qu’il lui a permis de s’imposer dans de si nombreux domaines. En près de 45 ans d’activité, Virgin a créé plusieurs sociétés pesant 1 milliard de dollars dans des secteurs très variés . En résumé, pour grandir, il faudrait finalement penser petit !

Les équipes : trouver des gens biens et les laisser libres

« Laissez vos équipes autonomes, écoutez leurs suggestions, et traitez les comme vous aimeriez être traité. »

Le discours est de plus en plus actuel : le bien-être des salariés ne doit pas être une option mais une obligation en entreprise. Richard Branson consacre une importante partie de son ouvrage à ce sujet. Selon lui, le choix de ses collaborateurs est primordial ainsi que leurs conditions de travail. Sa principale recommandation est la suivante : « Laissez vos équipes autonomes, écoutez leurs suggestions, et traitez les comme vous aimeriez être traité. » En bref, choisissez-les bien pour pouvoir ensuite leur faire entièrement confiance.

L’entrepreneur explique qu’il ne se fie pas aux diplômes ou CV de ses employés mais à leur motivation pour s’engager dans un de ses établissements. Il prône l’amusement au travail ainsi que l’amitié comme source de créativité et assure une évolution rapide dans l’entreprise pour ceux qui sauront se démarquer. La personne qui officiait comme directrice commerciale de Virgin Records en 2008, était femme de ménage au sein du groupe à ses débuts par exemple.

La marque, l’indispensable

« La marque est un signe de reconnaissance, un point de repère et un message : elle dit ce que vous faites et, quel que soit votre domaine d’activité, vous devez toujours être à la hauteur de ce qu’elle promet. »

Le chapitre sur le développement de marque est particulièrement intéressant à lire puisque Virgin s’est étendue comme une référence dans le monde entier et dans de multiples domaines. Selon Richard Branson, cela est dû à la transparence sur sa façon de faire, ses différences et son originalité. Il explique qu’il n’a jamais pris le parti de s’aligner, de suivre ce qui se faisait déjà ou de cacher ses défauts. Branson explique qu’une marque c’est à la fois un nom et un logo forts, mais aussi et surtout une orientation et un message clairs qu’il faut affiner au fil du temps. Le développement d’une marque est le fruit d’une réflexion profonde des équipes afin d’assurer une cohérence pour les clients. L’entrepreneur mentionne qu’en Grande-Bretagne par exemple, 96% de la population connaît la marque Virgin et est capable de dire qu’il en est le fondateur.

Les clients avant tout

« Il y a deux leviers essentiels à la bonne marche de l’entreprise : une communication soignée et le souci du détail. »

Richard Branson raconte comment il tient à régulièrement sortir de son bureau pour tester les produits et services de ses entreprises, avec la satisfaction des clients comme priorité absolue. Il explique avoir toujours un carnet de notes sur lui, des notes qu’il qualifie de “sinistres” mais nécessaires pour faire remonter les informations le plus efficacement possible et dans les moindres détails. Branson souligne ainsi que la qualité d’un service passe essentiellement par une communication interne efficace.

Pour le vol inaugural de Virgin Atlantic au Japon par exemple, voici quelles étaient ses notes, avec ordre aux concernés de résoudre les dysfonctionnements immédiatement : « Mettre des chaussons en classe affaires, pas des chaussettes. Besoin de bière japonaise. Au départ de Londres, journaux en anglais uniquement. Prévoir des journaux japonais. Thé japonais au départ de Londres, mauvais. Repas japonais au départ de Londres, goût agréable mais présentation à améliorer. On dirait du fish and chips. Soucoupes pour tasses japonaises. »

Comment rebondir sur les échecs

« Un entrepreneur n’est jamais à l’abri d’un faux pas. Plus on bosse, plus on prend des risques. Quand tout va bien, une mauvaise surprise vous attend peut-être pour balayer tout ce qui a bien marché la semaine précédente. Cherchez l’erreur. »

Globalement, il serait difficile de percevoir l’histoire de Richard Branson autrement que comme un gigantesque succès. Seulement, il a bien sûr du faire face à maintes reprises à l’échec, la faillite, le doute et la remise en question. Au fil de son récit, on comprend même que sa plus grande réussite est finalement d’avoir su rebondir et réagir face à ces obstacles. Le britannique raconte qu’il a fait de nombreuses erreurs au cours de sa carrière mais qu’il ne les a jamais cachées à ses collaborateurs et a pris le temps de s’excuser lorsque c’était nécessaire.

Branson explique d’ailleurs très clairement que son obsession n’a jamais été de ne pas commettre d’erreurs, mais de s’assurer d’en tirer les leçons pour ne plus les reproduire ensuite ! Selon lui, il en va de même pour les employés : il considère que c’est contre-productif de se débarrasser d’un collaborateur qui a commis une erreur, puisqu’en réalité il sera surement le plus à même de redresser la barre ensuite. L’essentiel après un incident est de se remettre au travail pour réparer les dégâts et non pas de s’appesantir trop longtemps sur les responsabilités de chacun.

Il est difficile de résumer l’ouvrage de Richard Branson, tant il est dense, riche d’anecdotes et d’enseignements. Si l’expression peut paraître très cliché, l’homme d’affaires semble véritablement avoir vécu mille vies : 45 ans d’activité, 300 entreprises, plus de 50 000 salariés à travers le monde et un chiffre d’affaires annuel d’environ 12 milliards de livres. Les chiffres seuls ne peuvent pas complètement rendre compte de ce que cela représente humainement et c’est finalement le cœur du propos de Richard Branson : quelque soit la nature de votre entreprise, n’oubliez jamais que c’est une histoire d’hommes avant tout, des employés, des collaborateurs et des clients !

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Photos by WTTJ

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