Développeurs, comment réussir son switch vers le statut de freelance ?

31 juil. 2019

5min

Développeurs, comment réussir son switch vers le statut de freelance ?
auteur.e
Guillaume Guersan

Digital marketing @ FreelanceRepublik

Cet article est issu de la section Behind the Code et s’adresse à un public de développeurs. Pour avoir accès à plus de contenus similaires, comme des retours d’expérience, des interviews de personnalités du monde du développement ou encore des articles de réflexions sur la programmation, n’hésitez pas à consulter directement notre rubrique Behind the Code, entièrement en anglais.

Près de 11 millions de travailleurs européens étaient freelance en 2018 d’après une étude Malt. Et s’il est vrai que le métier de développeur se prête particulièrement bien au freelancing, passer d’un emploi salarié à un statut d’indépendant reste compliqué et implique nécessairement de faire des erreurs. Vous réfléchissez vous-même à devenir freelance mais n’osez pas vous lancer ? Et si vous appreniez des personnes qui sont déjà passées par là… On a été interroger des développeurs freelance pour comprendre comment ils ont réussi ce switch !

Préférez une transition progressive

Le changement vers le statut de freelance peut se faire plus ou moins rapidement. Cela dépend à la fois de votre situation financière et de votre goût du risque. La question principale à vous poser est la suivante : pouvez-vous vous permettre de ne pas avoir de revenus pendant potentiellement plusieurs mois ?

Jonathan Fidi, un senior développeur front-end, a ainsi pris ce risque après une première expérience professionnelle en CDI décevante et a décidé de se lancer en tant qu’indépendant car le statut de salarié ne lui convenait pas. Et si ce virage a fonctionné dans son cas, cela aura cependant généré beaucoup de stress pour lui : « J’arrivais à avoir des missions, mais l’argent mettait beaucoup de temps à arriver sur mon compte. C’était très angoissant car il fallait que je continue à payer mes factures et mon loyer pendant ce temps-là. »

Il sera donc pour la plupart des gens moins stressant de procéder progressivement de manière à appréhender sereinement ce nouveau statut qui implique, en plus de coder, de savoir gérer des problématiques juridiques, comptables, commerciales et administratives. « En parallèle de mon activité salariée en start-up, je faisais occasionnellement quelques prestations de développement et de formation en freelance. Cela m’a permis de tester mon appétence à discuter des projets, rencontrer des clients, négocier et intervenir sur des prestations différentes de ce que j’avais l’habitude de faire. » explique Clément Camin, développeur web.

Travailler les soirs et week-end en parallèle de son activité salariée à plein temps n’est cependant pas la seule solution. Vous pouvez également négocier un temps partiel avec votre entreprise pour prendre vraiment le temps de vous lancer. Il est aussi possible de prendre un congé de plusieurs mois pour vous consacrer pleinement au lancement de votre projet.

Multipliez les plateformes pour trouver vos premières missions

Il n’est pas toujours simple de trouver ses premiers projets en tant que freelance ! La première chose à faire est de solliciter son réseau personnel et professionnel. « Ce sont mes amis, ma famille et mes anciens collègues qui m’ont aidé à décrocher mes premières missions » raconte Jonathan Fidi.

On vous conseille également de vous inscrire sur des plateformes spécialisées de freelancecomme Toptal, ou FreelanceRepublik en France, qui vous permettront de rentrer facilement en contact avec des entreprises qui recherchent des développeurs. Etienne Folio, un développeur actuellement coach au sein de Freelance Academy, recommande également de solliciter les sociétés de service informatique pour trouver ses premières missions. Et ne délaissez pas les offres d’emploi classiques en CDI ou CDD ! Vous serez surpris de voir que les entreprises ne sont pas aussi fermées que l’on pourrait le croire quant au type de contrat.

Pensez également à vous rendre visible en ligne afin de faire venir les clients à vous et de les rassurer sur vos compétences. Pour cela rien de mieux qu’un blog personnel qui, au-delà de mettre en avant votre expertise technique, montrera que vous avez assez d’assurance et de confiance en vous pour partager vos connaissances. Cela démontrera également votre capacité à communiquer et à organiser vos idées, ce qui sera fortement apprécié par vos futurs clients. N’hésitez pas non plus à vous rendre à des conférences et des meet-ups pour rencontrer d’autres développeurs et travailler votre réseau. Enfin, gardez en tête que contribuer à des projets open-source est aussi un excellent moyen de montrer votre expertise ainsi que d’étendre votre liste de contacts.

Soyez exigeant dès le départ

Vous devez vous montrer exigeant dès le début de votre activité, à la fois par rapport à votre taux journalier et aux missions que vous acceptez.

Il est en effet toujours compliqué d’estimer sa valeur sur le marché quand on se lance dans le freelancing. Pour ce faire, n’hésitez pas à aller regarder les taux journaliers moyens pratiqués par vos concurrents sur les plateformes de freelancing ou à contacter directement des freelances. Et surtout, une fois que vous vous avez opté pour un taux, tenez-vous y ! Au lancement de leur activité de freelance, beaucoup de développeurs acceptent trop rapidement de baisser le tarif qu’ils avaient défini initialement à la demande d’un client. S’ils obtiendront certes très certainement la mission, leur travail n’en sera que dévalorisé.

Soyez également sélectif dès le départ par rapport aux missions qui vous sont proposées. Les développeurs freelance qui débutent font souvent l’erreur d’accepter toutes les missions, par peur de ne pas avoir d’autres propositions. Clément Camin explique : « Au début j’étais peu sélectif, car je ne savais pas trop à quoi m’attendre et j’avais peur de ne pas avoir de client. Mais maintenant, c’est le contraire ! Je m’autorise à choisir les personnes avec qui je travaille, les projets et même les technologies. » Définissez des critères qui sont importants pour vous, notez-les sur un papier et respectez-les autant que possible. Cela vous aidera à ne pas crouler sur des projets aussi peu intéressants les uns que les autres. Au mieux vous perdrez votre temps et votre argent, au pire vous y laisserez votre réputation en bâclant les projets sous peine de pouvoir respecter les deadlines.

Restez également exigeant sur la forme et n’acceptez pas de commencer à travailler sans que le devis ait été signé et qu’un document décrivant précisément ce qui est attendu de vous ne vous ait été envoyé. Se contenter d’un simple accord verbal est une erreur courante qui ne génèrera rien d’autres que des frustrations tout au long du projet, que cela soit sur le prix, les délais, les modalités de paiement ou encore le scope du projet.

Gardez également en tête que plus vous serez motivé par la mission et plus celle-ci sera clairement définie, plus vous aurez de chance de satisfaire le client. Or un client très satisfait vaut mieux que plusieurs clients moyennement satisfaits. Pourquoi ? Parce que le client qui a apprécié votre prestation pourra témoigner de votre travail et vous recommander auprès d’autres entreprises, ce qui vous aidera à trouver vos prochaines missions !

Accordez-vous suffisamment de temps de repos

Une des erreurs les plus souvent commises par les développeurs qui se lancent en freelance est de ne pas s’accorder suffisamment de temps de repos.

Clément Camin en a fait l’expérience. « On ne gagne pas d’argent pendant ses congés quand on facture à la journée. Donc ça peut vite devenir vite anxiogène de ne pas travailler. Mais j’ai réussi à dépasser ça en travaillant pour vivre et non l’inverse. Aujourd’hui, je ne travaille plus que 4 jours par semaine » explique-t-il.

Il peut en effet être tentant de travailler toujours plus pour gagner plus. Attention cependant au burn out et à l’isolement que cela pourra causer. La bonne solution est de définir des horaires de travail maximum et de s’y tenir ! Planifiez également des semaines de repos et bien entendu incluez le manque à gagner dans votre taux journalier moyen.

De nombreux développeurs ont déjà envisagé de se lancer en tant que freelance, mais peu ont sauté le pas. Les obstacles sont nombreux et il est compliqué de trouver des informations fiables. N’oubliez pas que vous avez aussi le droit de vous faire aider et que vous n’êtes pas obligé de tout gérer tout seul ! N’hésitez pas ainsi à faire appel à un comptable ou à vous faire accompagner sur la prospection par exemple, vous pourrez ainsi consacrer plus de temps à ce que vous aimez faire, c’est-à-dire coder.

Cet article est issu de la section Behind the Code et s’adresse à un public de développeurs. Pour avoir accès à plus de contenus similaires, comme des retours d’expérience, des interviews de personnalités du monde du développement ou encore des articles de réflexions sur la programmation, n’hésitez pas à consulter directement notre rubrique Behind the Code, entièrement en anglais.

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Illustration par Brice Marchal

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