Partir travailler à Los Angeles

03 juil. 2018

7min

Partir travailler à Los Angeles
auteur.e
Anouk Renouvel

Freelance @ Communication numérique

Los Angeles, ou la ville de tous les possibles ! Chaque année, elle accueille, et rejette son lot des milliers personnes, pleines d’espoir et de rêves, prêtes à tout pour réussir dans la ville des anges. Vous songez vous aussi à tenter votre chance sur la West Coast ? Suivez le guide !

Le marché de l’emploi

Avec un taux de chômage à 4 %(avril 2018), une industrie du divertissement en plein croissance et le développement de la Beach Valley, vous n’aurez probablement pas trop de mal à trouver un emploi sur place, à condition de parler anglais. En revanche, trouver un emploi à temps complet représente un défi de taille, notamment lorsqu’on est à la recherche de son premier job. Laura, qui vit sur place depuis janvier 2018 le confirme : « Trouver un temps complet est très difficile et je dois donc cumuler deux temps partiels pour payer mon loyer. » Les temps partiels sont monnaie courante, tout comme le cumul des jobs. De fait, les employeurs n’ont pas à fournir d’assurance maladie à leurs employés en temps partiel, ce qui explique en partie ce système.

Los Angeles n’a plus rien à envier à sa voisine San Francisco et à la fameuse Silicon Valley : ces cinq dernières années, plus de 500 entreprises et start-up, avec entre autres Snap Inc, Netflix et Tesla, se sont installées à Venice et forment maintenant la Beach Valley. L’effervescence du secteur des nouvelles technologies dans la ville des anges lui vaut même le surnom de “Ville du futur”. N’hésitez pas à networker à tout va, ni à envoyer des candidatures spontanées, car deux tiers des offres d’emploi ne sont pas publiées aux Etats-Unis : tout est (presque) une question de contacts. Vous pouvez aussi faire appel à l’un de vos 30 000 compatriotes vivant sur place, qui ont monté leurs propres entreprises ou start-up. Si vous prévoyez de vous lancer à Hollywood, n’oubliez pas vos économies, car vous commencerez par faire beaucoup de bénévolat, le temps de vous créer un réseau dans le milieu du cinéma.

Les secteurs qui recrutent

  • Commerce international : vous pouvez envisager un salaire de minimum 60K/an (dollars) pour un poste de Head of Sales
  • La mode et le luxe : Hollywood, remises de prix et célébrités obligent, le secteur est en pleine santé !
  • Gastronomie : les Français ont toujours très bonne réputation dans ce domaine, et les Chefs gagnent en moyenne 65K/an (dollars) à Los Angeles
  • Divertissement : les studios Universal, Paramount, 20th Century Fox, Disney, MGM et Warner Bros sont établis à Los Angeles
  • Tourisme : la ville a accueilli 48, 3 millions de touristes en 2017 !
  • Nouvelles technologies : un ingénieur informatique gagne en moyenne 76k/an (dollars).

La vie en entreprise

Vous allez pouvoir vous épanouir dans une ambiance particulièrement décontractée. Les habitants de Los Angeles sont réputés optimistes et serviables, et ils conservent ces traits de caractère dans le cadre du travail. Il y a bien sûr des périodes de rush, mais il semble que le stress s’y fait moins ressentir qu’à New-York, par exemple. De façon générale, la frontière entre employé et employeurs est plutôt floue, ce que confirme Laura : « Il n’y a pas de barrières employé/employeur. » En revanche, les pauses déjeuner sont courtes : 30 minutes maximum, que l’on passe souvent devant son ordinateur. Et les heures supplémentaires peuvent s’enchaîner assez rapidement : elles sont considérées comme des opportunités et non comme des inconvénients. Notons aussi qu’il est mal vu de poser un arrêt maladie : dans l’esprit, il vous faut venir au travail même avec 39°C de fièvre, et attendre que votre manager vous propose de rentrer chez vous.

Pour qui ?

Il y en a, littéralement, pour tous les goûts à Los Angeles. La ville propose non moins de 88 quartiers différents, et on doute que vous n’en trouviez pas un qui vous convienne. Vous êtes plutôt shopping et bling-bling : direction Beverly Hills ; Fan de cinéma : Burbank est votre destination (quartier qui accueille notamment les studios Universal et Warner); Vous voulez vivre dans le quartier branché, installez vous à Silver Lake… Vous cherchez un quartier tranquille et résidentiel, loin des grattes-ciels ? Rancho Park, succession de petites maisons pittoresques recouvertes de fleurs, est fait pour vous. Et ainsi de suite ! Notons qu’il vous ait possible d’habiter près de la mer (visez alors Venice ou Santa Monica), et que l’extérieur de la ville, vous trouverez de quoi vous dépayser : forêts, canyons… Il faudra aussi savoir s’armer de patience, face aux embouteillages monstres qui sévissent quotidiennement dans la ville, et qui servent rarement de décors aux comédies musicales Lalalandiennes.

Los Angeles incarne aussi l’état d’esprit californien : esprit sain dans un corps sain ! Vous n’aurez pas de mal à trouver une activité sportive, quelle qu’elle soit : yoga, surf, skate, running… Manger équilibré ne sera pas difficile : coffee shop bio et marchés de fruits et légumes locaux sont au rendez-vous. Ce ne sont d’ailleurs pas les offres culinaires qui manquent : entre les foodtrucks, les restaurants représentant la gastronomie du monde entier, la ville qui a inventé le maki California saura vous satisfaire les papilles.

Les plus

  • La plage, toute l’année, avec une eau qui ne passe jamais en dessous des 12 degrés
  • Des randonnées, accessibles toute l’année, dans des forêts ou des canyons, loin des embouteillages
  • Le coût de la vie y est moins élevé qu’à New-York ou San Francisco
  • Les palmiers qui vous fourniront de quoi alimenter votre compte Instagram de janvier à décembre
  • Les start-up ont tendance à proposer des congés illimités
  • Une ambiance difficile à décrire, mais qui séduit à tous les coups : « C’est une ville incroyable : difficile d’expliquer pourquoi, mais je m’y sens chez moi » s’enthousiasme Laura

Les moins

  • Los Angeles est située sur plusieurs failles géologiques, et subit régulièrement des tremblements de terre, plus ou moins violents : renseignez-vous sur les règles de sécurité à suivre en cas de séisme
  • Les congés payés ne sont pas obligatoire : vérifiez-bien (et négociez) avant de signer votre contrat
  • Los Angeles a obtenu le titre deville la plus embouteillée du monde en 2017
  • Il n’y a pas encore de congé maternité rémunéré obligatoire aux Etats-Unis (on ne vous parle même pas de congé paternité)
  • Il y a presque 60 000 SDF à Los Angeles, et il peut être difficile de faire face à tant de pauvreté : « Je ne m’y habituerai jamais, ça me brise le coeur » explique Laura

Infos budget

Loyers

Les loyers sont malheureusement chers dans la ville des anges, qui est en 2018 la 6ème ville la plus chère pour se loger, et préparez-vous à devoir verser un mois, voire deux, de caution en supplément. La ville se divise en 88 quartiers différents, et comptent autant de types de logement : de la villa de luxe hollywoodienne au placard à balai. Comptez minimum 1 450 dollarspour un studio, 2 500 dollars en moyenne pour un T3, et jusqu’à 10 000 dollars par mois pour un T5. Ces indications de prix sont susceptibles de changer en fonction des quartiers. Notez qu’on vous demandera de rajouter un voire deux mois de loyer, en guise de caution. Vérifiez si besoin qu’une place de parking est inclue dans votre logement.

Transports

Prendre les transports en commun n’est pas une mince affaire à L.A. Vous avez la possibilité de profiter d’un réseau de bus, appelé METRO. Vous pouvez prendre une carte TAP pour payer vos trajets, ou acheter des carnets de dix tickets. Sinon, prévoyez du liquide : le trajet coûte 1,75 dollars, mais on ne vous rendra pas la monnaie dans le bus. Il existe un forfait 30 jours, à 100 dollars. Les bus arrêtent de circuler vers minuit. Le réseau de métro, appelé Metro Rail, compte seulement six lignes, un peu dommage pour une ville qui s’étend sur plus de 1 300 kilomètres carrés. Il est complété par deux lignes de Metro Liner, qui sont en fait des bus qui fonctionnent comme le métro et s’arrêtent donc à chaque station. L’aller-simple vous coûtera aussi 1,75 dollars. Le réseau est donc assez peu développé et assez lent de façon générale. Le moyen de transport privilégié reste donc la voiture, pour le meilleur comme pour le pire, avec un réseau routier qui présente lui aussi de nombreux défis pour un non-initié, entre freeways, express lane (voies payantes), voies réservées au covoiturage et correspondances en tout genre. Si vous choisissez cette option, prenez en compte le coût du stationnement : les parking ne sont pas gratuits, et les prix sont particulièrement fluctuants (40 dollars la semaine à Downtown, et seulement 8 dollars le weekend par exemple), même d’une rue à l’autre. Le stationnement dans les rues est très encadré : respectez les règles et les tarifs car il est très difficile d’échapper aux amendes, et à la fourrière. Cependant, à partir de 20h le stationnement devient gratuit dans la plupart des rues. Notons que l’essence est 39% moins chère qu’en France.

Santé

Vous avez le choix entre de (très) nombreuses options. De fait, le système de sécurité sociale est privé aux Etats-Unis, d’où un large éventail d’offres. Il existe donc des PPO (Preferred Providers Organizations) soit des compagnies d’assurance privées à destination des salariés uniquement, les HMO (Health Maintenance Organizations) à la fois compagnie d’assurance à la fois fournisseurs de soin (le personnel médical est rémunéré par la compagnie), les II (Indemnity Insurances) qui vous assurent quelque soit votre situation professionnelle. Ne prenez surtout pas cette décision à la légère : les dépenses médicales sont la première cause de faillite personnelle aux Etats-Unis, et qu’en 2015, un célibataire américain moyen dépensait en moyenne 6 000 dollars/an en frais d’assurance. Laura insiste : « Si ton entreprise ne te fournit pas d’assurance maladie, tu dois en payer une toi-même et ça va te coûter un bras, et si tu n’en n’a pas et que tu dois aller chez le médecin ou à l’hôpital, ça va te coûter deux bras. » Pour 49 euros/mois (pour les moins de 30 ans), vous pouvez aussi souscrire à la Caisse des Français de l’Étranger pour bénéficier d’une sécurité sociale à la française (sans les cotisations retraite ou accident du travail).

Internet et téléphonie mobile

Les fournisseurs d’accès à Internet proposent des offres dès 10 dollars/mois. Cependant, pour avoir Internet, une connexion wifi, la télévision et le téléphone fixe, comptez plutôt 80-100 dollars mensuels. Pour votre forfait smartphone, vous trouverez des offres entre 20 et 150 dollars par mois.

Infos Visa

La liste de visas pour les Etats-Unis est longue comme le bras ! On peut cependant distinguer plusieurs types de visa : le visa touriste, le visa de travail temporaire et le visa immigrant. Ce dernier correspond à la très convoitée green card, et il vous faudra soit jouer à la loterie, soit épouser un.e Américain.e, soit en faire la demande après 5 ans de résidence aux Etats-Unis pour l’obtenir. Les visas de travail temporaires sont très nombreux, mais fonctionnent globalement de la même manière : vous devrez trouver un travail depuis la France, pour que votre entreprise sponsorise votre demande de visa. Vous devrez ensuite remplir un formulaire, et après validation, on vous donnera le DS-2019, un document qui vous permet de faire une demande de visa (sans garantie qu’elle soit validée). Ensuite, direction l’Ambassade des Etats-Unis pour un entretien et pour donner votre dossier dûment constitué. Vous n’avez plus qu’à attendre la réponse, ce qui peut prendre un peu de temps (en fonction de la charge de travail de l’Ambassade). Notez que si vous bénéficiez d’un visa de travail temporaire, votre époux.se peut également bénéficier d’un visa pour partir avec vous. Une fois sur place, il ou elle pourra faire la demande d’une autorisation pour travailler (moyennant 400 dollars et un nouveau dossier à constituer). Attention, cette possibilité dépend de votre type de visa : si le visa J1 (pour jeunes diplômés) permet à l’époux.se du détenteur.trice de travailler, ce n’est pas le cas du visa H1B (pour employés “qualifiés”).Le visa en lui-même vous coûtera entre 160 et 265 dollars.

Prenez alors vos clics et vos clacs, patientez plusieurs mois pour votre visa de travail, et vous n’avez plus qu’à débarquer dans celle que vous avez maintenant le droit d’appeler L.A pour décrocher votre étoile. Bonne chance !

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